L'état-major des armées françaises a confirmé mercredi à Paris que des avions français ont parachuté des armes légères à destination des rebelles libyens et de la population, début juin dans les montagnes du Djebel Nafusa, au sud-est de Tripoli.

Paris confirme une information du journal Le Figaro qui indiquait mercredi que la France avait procédé à des parachutages d'armes pour donner un coup de pouce à la rébellion. Le quotidien, qui cite «une source française haut placée», fait notamment état de lance-roquettes, fusils d'assaut, mitrailleuses et de missiles antichar Milan.

Début juin, la situation humanitaire était précaire dans la zone du djebel Nafusa, a indiqué l'état-major des armées. «On a procédé à des largages d'aide humanitaire, des vivres, de l'eau et des fournitures médicales», a expliqué à l'AFP le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard.

«Pendant les opérations, la situation des civils au sol s'est dégradée. Nous avons également largué des armes et des moyens pour leur permettre de se défendre, essentiellement des munitions», a-t-il précisé.

Il s'agissait, selon le porte-parole, d'«armes qui peuvent être maniées par des civils, de l'armement léger d'infanterie de type fusil».

«La situation sécuritaire s'étant dégradée, on a complété les livraisons humanitaires de quelques armes», a-t-il souligné, évoquant «quelques largages ponctuels, sur plusieurs jours, pour éviter que les civils soient massacrés».

Une source officieuse proche du dossier avait confirmé auparavant à l'AFP que la France avait fait passer des armes via des parachutages et par les frontières terrestres avec des pays voisins. Selon cette source, quarante tonnes d'armes seraient arrivées dans cette région, notamment «quelques chars légers».

La décision aurait été prise à la suite d'une réunion mi-avril entre le président français Nicolas Sarkozy et le chef d'état-major des rebelles libyens, le général Abdelfatah Younès, accompagné d'autres membres de la rébellion, a précisé cette source.

La source haut placée interrogée par Le Figaro explique de son côté les largages d'armes par la volonté de Paris de donner un coup de pouce à la rébellion sur ce front sud.

Elle précisait que l'armée française dispose d'un système très performant et très précis de parachutage et qu'elle a agi sans l'appui de ses alliés, en particulier la Grande-Bretagne.

Les deux pays sont à l'origine d'une intervention militaire déclenchée le 19 mars pour stopper les troupes de Mouammar Kadhafi qui étaient sur le point de reprendre Benghazi (est), deuxième ville du pays et fief de la rébellion. Mais trois mois après son lancement, la coalition, désormais conduite par l'Otan, paraît s'enliser et ne parvient pas à faire partir le dirigeant libyen.

Mardi, les rebelles se sont emparés d'un important dépôt de munitions dans une zone désertique à 25 kilomètres au sud de Zenten, au sud-ouest de Tripoli, non loin de ces localités, selon un correspondant de l'AFP.

Selon Le Figaro, les responsables français espèrent que des progrès de la rébellion sur ce front sud pourraient aider à une chute éventuelle de Tripoli. «Si les rebelles parviennent jusqu'aux abords de Tripoli, la capitale ne manquera pas de se soulever contre Kadhafi», a dit au journal un haut responsable français.