Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et ses alliés doivent être jugés, a estimé mardi l'Otan, assurant toutefois que ce n'était pas à elle de les arrêter et que sa campagne aérienne sur la Libye se poursuivrait à un rythme élevé.

La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a annoncé lundi la délivrance d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le colonel Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et le chef des services du renseignement libyens, Abdallah Al-Senoussi.

«Ce mandat d'arrêt est un nouveau signal de la communauté internationale au régime Kadhafi: votre place est devant un tribunal, pas au pouvoir à Tripoli», a déclaré lors d'un point de presse la porte-parole de l'Otan, Oana Lungescu.

«Ce n'est pas à l'Otan de mettre en oeuvre ce mandat d'arrêt, c'est aux autorités appropriées de le faire», a-t-elle toutefois ajouté, en soulignant que le mandat de l'Otan «est de protéger les populations civiles».

C'est aux États parties au Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, et à la Libye elle-même d'exécuter ce mandat d'arrêt, selon la Cour.

L'Otan a rappelé que ses objectifs militaires étaient clairs: la fin des attaques contre les civils, le retour des forces pro-Kadhafi dans leurs casernes et la libre circulation de l'aide humanitaire.

«Mais nous avons toujours dit qu'il n'y avait pas de solution purement militaire», a expliqué Mme Lungescu.

«C'est la combinaison de notre pression militaire continue et d'une pression politique renforcée qui mènera à la transition vers la démocratie que réclame le peuple libyen et auquel il a droit», a-t-elle précisé.

Jeudi, l'Otan franchit le cap des trois mois de frappes en Libye.

Alors que des appels ont été lancés, notamment en Italie, pour que l'Alliance observe une «pause» dans ses opérations, afin de laisser plus de marges à la diplomatie, le général Charles Bouchard, à la tête de l'opération de l'Otan, a de nouveau rejeté cette hypothèse.

«Les violences contre les civils continuent et je ne pense donc pas qu'une réduction des opérations serait appropriée à ce stade», a-t-il déclaré par téléconférence depuis le QG de l'opération à Naples (Italie).