La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a accusé jeudi les forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi d'avoir érigé en «instruments de guerre» le viol et les «violences contre les femmes».

«Les forces de Kadhafi et d'autres groupes dans la région essaient de diviser les habitants en utilisant les violences contre les femmes et le viol comme instruments de guerre», déclare la chef de la diplomatie américaine dans un communiqué.

«Les Etats-Unis condamnent (ces pratiques) dans les termes les plus forts», ajoute-t-elle.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), l'Argentin Luis Moreno-Ocampo, a affirmé la semaine dernière que les enquêteurs avaient des preuves que Mouammar Kadhafi avait ordonné des viols en série et fait distribuer pour cela des stimulants sexuels de type Viagra à ses soldats.

«Les États-Unis sont profondément préoccupés par des informations faisant état de viols à grande échelle en Libye», poursuit Mme Clinton, soulignant que plusieurs «femmes courageuses ont témoigné de l'horrible brutalité dont elles ont été victimes».

«Une enquête minutieuse sur ce sujet est nécessaire pour traduire les auteurs de ces faits devant la justice», souligne-t-elle.

«Nous sommes également inquiets concernant de possibles violences sexuelles auxquelles ont recours des gouvernements pour intimider et punir ceux qui manifestent pour obtenir des réformes démocratiques à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord», dit Mme Clinton, sans préciser de quels pays il s'agit.

«Le viol, l'intimidation physique, le harcèlement sexuel et même des soi-disant ¨tests de virginité¨ ont eu lieu dans des pays de la région», ajoute la secrétaire d'État, qualifiant ces faits de «cas flagrants de violation de la dignité humaine», «contraires aux aspirations démocratiques» des habitants de ces pays.