Le Canada, qui participe aux opérations militaires en cours en Libye contre le régime de Mouammar Kadhafi, ne croit pas que les forces de l'OTAN excèdent le mandat de protection des civils donné par les Nations Unies.

«Les actions des alliés sont toutes en ligne avec les résolutions onusiennes», a déclaré hier Dimitri Soudas, porte-parole du premier ministre canadien Stephen Harper, à l'occasion du sommet du G8.

La Russie, présente à la rencontre, multiplie les critiques contre l'OTAN, qui a lancé d'intenses vagues de bombardements contre des installations du régime libyen à Tripoli au cours des derniers jours. Moscou a déclaré que ces opérations constituaient un «écart grossier» par rapport au mandat initial.

Des questions à ce sujet sont aussi soulevées par le fait que la France et la Grande-Bretagne viennent d'annoncer leur intention de recourir à des hélicoptères de combat dans le pays. Selon certains analystes, la mesure pourrait faire basculer l'équilibre des forces entre les troupes kadhafistes et les rebelles.

L'opposition anglaise a mis en garde le gouvernement du premier ministre David Cameron contre les risques de dérive découlant de l'introduction de ces appareils. Elle survient alors que la Grande-Bretagne et les États-Unis ont convenu de «faire monter la pression» contre le régime libyen.

Le Canada ne trouve rien à redire à l'envoi des hélicoptères, qui ne change rien, au dire de M. Soudas, à l'objectif poursuivi de protéger les populations civiles contre les exactions.

««Que ce soit un hélicoptère ou un avion, le rôle est toujours de protéger les civils», a-t-il précisé.

Le porte-parole a ajouté que le Parlement canadien serait appelé à se prononcer par vote s'il s'avère nécessaire de prolonger l'intervention canadienne en Libye au-delà du mois de juin.

Avant le début de l'intervention en mars, le gouvernement canadien s'était contenté d'obtenir l'aval des partis avant de s'engager sans procéder à un vote. «Nous avions très peu de temps, mais tous les partis avaient été consultés», a déclaré M. Soudas.

La situation de la Libye et de plusieurs autres pays affectés par le printemps arabe doit être discutée ce soir lors d'un dîner de travail regroupant les chefs d'État du G8.