Le président américain Barack Obama a invité les rebelles libyens à ouvrir une représentation à Washington, alors que Moscou considère le Conseil national de transition comme un «partenaire légitime» de négociation. De son côté, la Jordanie a reconnu le CNT comme «représentant légitime» du peuple libyen.

«Afin d'accélérer les liens entre le Conseil national de transition (l'instance dirigeante de la rébellion, ndlr) et les États-Unis, j'ai remis au nom du président Obama une invitation formelle au Conseil national de transition (CNT) pour l'établissement d'un bureau de représentation à Washington», a indiqué le sous-secrétaire d'État américain aux Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman, en visite à Benghazi.

«Nous sommes heureux qu'ils aient accepté l'offre», a-t-il ajouté.

«C'est une étape importante dans notre relation», a souligné le haut diplomate américain.

Interrogé sur une reconnaissance officielle par les États-Unis de la rébellion, M. Feltman a éludé la question mais souligné que les rebelles libyens étaient de facto les seuls interlocuteurs de Washington en Libye.

«Kadhafi a perdu toute légitimité pour diriger le pays. Il doit quitter le pouvoir immédiatement», a martelé M. Feltman en soulignant toutefois qu'il n'y avait pas de «balle magique, pas de solution magique» pour son départ rapide.

Moscou considère le CNT comme un «partenaire légitime»

La Russie considère maintenant le Conseil national de transition comme un «partenaire légitime» de négociation sur l'avenir de ce pays, a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

«J'ai rencontré hier le représentant de l'opposition libyenne Abdel Rahman Shalgam. Lors de la discussion, il a souligné que le CNT ne demandait pas à être reconnu en qualité de seul représentant légal du peuple libyen, mais demandait que ce conseil soit reconnu en qualité de partenaire légitime dans les négociations sur l'avenir de la Libye», a déclaré M. Lavrov, cité par Ria Novosti.

«C'est précisément en cette qualité que nous l'avons accueilli», a souligné le ministre russe des Affaires étrangères.

Bientôt un représentant en France

Le Conseil national de transition «devrait prochainement nommer un représentant à Paris», a annoncé mardi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

«Le CNT devrait prochainement nommer un représentant à Paris. Nous sommes tout à fait favorable à l'installation d'un représentant du CNT en France», a déclaré à la presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero.

Très en pointe dans le dossier libyen, la France avait été le premier pays, le 10 mars, à reconnaître le CNT comme interlocuteur légitime en Libye. Le 19 mars, elle avait donné l'impulsion dans l'opération militaire lancée contre le régime de Mouammar Kadhafi et qui est aujourd'hui conduite par l'Otan.

Le porte-parole français n'a pu indiquer si le représentant du CNT à Paris aurait le statut de diplomate et s'il s'installerait dans l'ambassade de Libye.

La Jordanie reconnaît le CNT

La Jordanie a par ailleurs annoncé qu'elle reconnaissait le Conseil national de transition comme «représentant légitime» du peuple libyen et la nomination prochaine d'un envoyé permanent à Benghazi, le fief des insurgés dans l'Est du pays.

La Jordanie «nommera prochainement un envoyé permanent à Benghazi pour renforcer la coordination avec le CNT», a annoncé l'agence officielle Petra.

L'Union européenne, a élevé de son côté le CNT au rang d'«interlocuteur politique clé représentant les aspirations du peuple libyen», ce qui rapproche Bruxelles d'une reconnaissance en bonne et due forme.

- D'après AFP.