Le chef d'état-major français l'amiral Edouard Guillaud a estimé vendredi que l'opération de la coalition internationale dans le ciel libyen allait se prolonger pendant des «semaines», tout en espérant que cela ne durerait «pas des mois».

«Je doute que ce soit en jours, je pense que ce sera en semaines, j'espère que ce ne sera pas en mois», a déclaré l'amiral Guillaud à la radio française France Info.

«Il n'y aura pas d'enlisement militaire au sens strict du terme car évidemment la solution est politique, comme partout», a-t-il dans le même temps estimé. «Bien évidemment, il s'agit maintenant de trouver des solutions politiques, mais là ce n'est plus mon domaine», a-t-il insisté.

Les Français participent avec notamment les États-Unis et la Grande-Bretagne à une coalition militaire internationale en Libye, qui mène depuis samedi des frappes aériennes dans ce pays d'Afrique du Nord.

Un avion de chasse français a détruit une batterie d'artillerie de l'armée libyenne dans la nuit de jeudi à vendredi près d'Ajdabiya (est) au lendemain d'une attaque française contre une base libyenne «historique», a également annoncé l'amiral Guillaud.

«Un avion français a détruit une batterie d'artillerie cette nuit avec une bombe guidée-laser», a-t-il dit précisant que cette installation se trouvait aux abords de la ville d'Ajdabiya «toujours aux mains du Comité national libyen de transition», selon lui.

La base aérienne attaquée par les avions de chasse français dans la nuit de mercredi à jeudi est celle d'al-Joufra, «une base historique pour le régime libyen», a-t-il poursuivi.

«Nous avons attaqué et détruit des installations extrêmement importantes sur (cette) base, la deuxième base aérienne du pays, située à plus de 300 kilomètres à l'intérieur des terres», a-t-il dit. «Nous y avons détruit des dépôts de munitions, des équipements de maintenance mais aussi le centre de commandement».

Le chef d'état-major a par ailleurs affirmé que l'espace aérien libyen était «sous contrôle».

«Nous l'avons prouvé hier», a-t-il dit soulignant qu'un «avion ancien des forces pro-Kadhafi qui venait de décoller de Misrata (est) pour «aller bombarder» cette ville avait été «détruit par un Rafale français» après «moins de dix minutes de vol».

Après des négociations au forceps, les pays de l'Otan ont trouvé jeudi soir un accord pour que l'Alliance prenne le relais de la coalition pour imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

La résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, consacrée à la Libye, autorise à prendre «toutes les mesures nécessaires» pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne, y compris des frappes aériennes, mais précise qu'il n'est pas question d'occupation militaire.