Plus de 90 personnes ont été tuées dans les combats de vendredi soir et samedi pendant l'offensive des forces pro-Kadhafi contre les insurgés dans Benghazi, bastion des rebelles dans l'est du pays, selon des sources hospitalières et des journalistes de l'AFP.

«Hier (samedi), nous avons reçu 50 cadavres, et aujourd'hui nous avons déjà établi 35 certificats de décès», a indiqué à l'AFP le Dr Khaled Mugasabi, de l'hôpital Jala, dans le centre de Benghazi, précisant qu'il s'agissait de rebelles et de civils.

Par ailleurs, des journalistes de l'AFP ont dénombré 9 corps de combattants pro-Kadhafi dans une salle de l'hôpital Jala.

D'intenses combats avaient éclaté vendredi soir et samedi matin à la suite d'une offensive à l'arme lourde des hommes de Kadhafi contre les rebelles dans les quartiers ouest de Benghazi, chassant des milliers d'habitants.

Parmi les personnes tuées, certaines sont âgées d'à peine 8 ans, d'autres ont la soixantaine, selon des journalistes de l'AFP qui ont pu voir les registres des corps amenés à la morgue de l'hôpital Jala dans la nuit.

Des personnes inquiètes recherchaient leurs proches dans l'hôpital.

«Je cherche mon cousin ici», dit khaled Mohamad.

Il y a tellement de gens dont les familles ignorent le sort. «Beaucoup sont venus combattre cet homme (Mouammar Kadhafi) et ne sont jamais revenus», ajoute-t-il.

Certains corps sont complètement brûlés, d'autres portent des traces de blessures par balle à la tête.

Le frère de Fakhri Sallabi, un insurgé qui pilotait un avion de chasse abattu samedi au-dessus de Benghazi, ne tarissait pas d'éloge sur lui.

«Il a sauvé les vies de Benghazi. Il est né pour ce jour», dit l'homme, qui refuse de donner son identité.

«Ce héros est né pour ce jour. Il est un super héros», a-t-il ajouté.

Les ambulances transféraient les corps de la morgue vers une place de Benghazi pour une cérémonie et des prières aux morts.

À la suite de l'intervention militaire samedi après-midi de la coalition internationale contre des objectifs militaires de Kadhafi, le calme est revenu dimanche matin dans le bastion des rebelles.