Des organisations humanitaires ont mis en garde vendredi contre une résurgence de la violence aux graves conséquences dans la province syrienne d'Idleb si un accord pour une zone tampon démilitarisée n'était pas finalisé dans les tout prochains jours.

Le 17 septembre, la Turquie, soutien des rebelles, et la Russie, alliée du président Bachar al-Assad, ont conclu un accord pour éviter un assaut du régime syrien contre Idleb, dernier grand fief insurgé et djihadiste en Syrie, pays en guerre depuis 2011.

L'accord prévoyait le retrait avant mercredi 10 octobre par les insurgés et les djihadistes des armes lourdes des secteurs qui feront partie d'une future « zone démilitarisée » dans la province. Ce qui a été respecté.

La deuxième échéance est un départ d'ici lundi 15 octobre de tous les djihadistes de la future zone tampon, notamment ceux de l'organisation Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dominée par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda et qui contrôle 60 % de la province.

Mais ces djihadistes n'ont montré aucun signe de retrait.

Les ONG CARE International, l'International Rescue Committee (IRC), Mercy Corps et Save the Children, opérant à Idleb, ont averti qu'une non application de l'accord pourrait provoquer de nouvelles violences et un exode massif.

Les partenaires locaux de ces ONG et les « civils recevant de l'aide ont dit craindre une résurgence d'une spirale de violences dans les prochains jours si l'accord échoue [...] », ont-elles écrit dans un communiqué.

« Même une offensive militaire limitée pourrait déplacer des centaines de milliers de personnes », selon elles.

« Si l'accord échoue et les opérations militaires sont lancées, des centaines de milliers de personnes vont souffrir pour obtenir l'aide dont elles ont tellement besoin », a mis en garde Lorraine Bramwell, la chef de l'IRC-Syrie.

Selon l'OSDH, « aucun membre des factions djihadistes ne s'est encore retiré » des secteurs qui doivent former la future zone tampon.

Selon un correspondant de l'AFP sur place, des habitants ont reçu vendredi des SMS de l'armée syrienne sur leurs téléphones portables.

« Éloignez-vous des combattants. Leur sort est scellé », affirme l'un des messages. « Ne permettez pas aux terroristes de vous utiliser comme boucliers humains » dit un autre adressé aux habitants de la future zone tampon.