Les forces du régime syrien ont gagné du terrain samedi face aux rebelles dans la province de Deraa, dans le sud du pays en guerre, après plusieurs jours de bombardements intensifs, a indiqué une ONG.

Depuis mardi, les troupes de Bachar al-Assad bombardent les zones contrôlées par les rebelles dans l'est de Deraa. Le pilonnage et les combats se concentrent dans une zone à cheval entre la province de Deraa et la partie ouest de la province voisine de Soueida.

«Les troupes du régime ont avancé dans la région s'emparant des villages d'Al-Boustane et d'Al-Choumariya», a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'agence de presse officielle Sana a également fait état de l'avancée des troupes du régime dans l'est de Deraa.

Selon elle, des tirs au mortier des rebelles ont tué deux civils, dont un enfant, dans la zone sous contrôle gouvernemental de la ville de Deraa.

Après avoir sécurisé la capitale Damas, l'armée se concentre sur le sud du pays où les rebelles contrôlent toujours la majorité des provinces de Deraa et de Soueida.

Cette région stratégique est située non loin du plateau du Golan syrien, dont une large partie est occupée par Israël depuis 1967.

Des renforts militaires ont été déployés dans le sud du pays.

Selon l'Observatoire, l'aviation du régime bombarde les zones rebelles en lançant notamment des barils d'explosifs, une arme utilisée pour la première fois depuis près d'un an à Deraa. Vendredi, ces barils se sont abattus sur la ville d'Al-Herak.

Depuis mardi, au moins 19 civils ont été tués dans les zones rebelles, selon l'OSDH.

Le régime a perdu huit de ses membres dans les affrontements samedi avec les rebelles portant à 13 ses pertes depuis mardi, toujours selon l'OSDH. Plus de 12 000 Syriens ont fui la province de Deraa ces derniers jours.

Selon les Nations unies, ces opérations du régime mettent en danger plus de 750 000 civils dans la région.

Grâce à l'appui militaire de ses alliés russe, iranien et du Hezbollah libanais, le régime syrien a réussi à reprendre plus de 60 % du pays depuis 2015, selon l'OSDH.

Accumulant les défaites, les rebelles affaiblis n'occupent plus que 11 % du territoire syrien, principalement dans le nord, à la frontière avec la Turquie. Le groupe djihadiste État islamique (EI), cible de plusieurs offensives, contrôle lui moins de 3 % du pays, selon l'OSDH.

Le conflit en Syrie a fait depuis mars 2011 plus de 350 000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.