Les évacuations de combattants rebelles et de civils se sont achevées mercredi dans le centre de la Syrie, a rapporté une correspondante de l'AFP, après un accord initié par le régime de Damas qui consolide son pouvoir face aux insurgés.

L'accord d'évacuation négocié par le pouvoir de Bachar al-Assad avait été enclenché début mai et concernait des secteurs dans les provinces de Hama et de Homs, notamment les localités de Talbissé, Rastane et Al-Houla.

Mercredi, des centaines de personnes étaient rassemblées dans le centre de Rastane pour célébrer le retour du régime et assister à la levée du drapeau syrien sur une place publique, a constaté une correspondante de l'AFP.

Les forces de sécurité se sont par ailleurs déployées à Rastane et Talbissé, a-t-elle indiqué.

L'armée syrienne a indiqué dans un communiqué que ses unités «en partenariat avec les forces alliées ont nettoyé une zone de 1200 km² dans le nord de Homs et le sud de Hama, et ont rétabli la sécurité dans 65 localités et villages».

L'armée se félicite ainsi d'avoir «éradiqué le terrorisme d'un secteur géographique vital et central, à un carrefour entre les provinces syriennes», utilisant la terminologie du régime pour désigner les rebelles.

Les combattants et civils contraints de partir doivent se rendre dans des secteurs tenus par les insurgés dans le nord. Les habitants qui ne souhaitent pas être transférés peuvent régulariser leur situation.

«Plus d'armes»

Au total, quelque 34 500 personnes, des rebelles et leurs familles mais aussi d'autres civils, ont été évacués dans le cadre de cette opération, indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), tandis que près de 150 000 personnes sont restées dans le secteur.

«À partir de ce jour, il n'y a plus aucun homme armé, il n'y a plus d'armes dans toute la province de Homs», s'est réjoui mercredi le gouverneur de la province de Homs, Talal Barazai, présent à Rastane.

Si ces évacuations mettent fin à la présence rebelle dans la province de Homs, pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre en 2011, le groupe djihadiste État islamique (EI) maintient sa présence dans le désert de la Badiya, dans l'extrême est de cette province, selon l'OSDH.

Le nord de la province de Hama est, lui, toujours sous contrôle rebelle.

Le gouverneur de Homs a promis «la réouverture dans les jours à venir» de l'autoroute reliant la capitale Damas aux villes de Homs et Hama.

Soutenu par la Russie et l'Iran, le régime a repris la main dans la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011, multipliant les victoires face aux rebelles et aux djihadistes, jusqu'à contrôler actuellement plus de 60% du territoire, selon l'OSDH.

Le conflit en Syrie a fait plus de 350 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.