Un nouvel affrontement entre la coalition internationale anti-djihadiste menée par les États-Unis et des mercenaires russes, similaire à l'attaque de février ayant fait plus de 100 morts parmi les rangs des soldats de fortune, a été évité de justesse en Syrie, a révélé mardi le ministre américain de la Défense Jim Mattis.

Des «éléments russes» se sont positionnés la semaine dernière à l'est de l'Euphrate qui marque la zone de désescalade convenue avec la Russie, «dans une zone où nous avions convenus qu'ils pourraient aller», mais ils se sont approchés de «trop près» des positions occupées par des soldats américains, a indiqué M. Mattis à quelques journalistes au Pentagone.

À la suite de discussions entre le chef d'état-major américain, le général Joe Dunford, et son homologue russe, le général Valeri Guerassimov, «ces éléments se sont retirés et nous avons légèrement reculé aussi», a indiqué le ministre.

«Il semble donc que cette fois-ci, ça se soit réglé par la ligne téléphonique de désescalade» entre les États-Unis et la Russie, a conclu M. Mattis. «Il semble que nous soyons sur une tendance stable».

Il n'a pas précisé la date exacte de l'incident, mais l'état-major américain avait publié jeudi un communiqué laconique faisant état d'un entretien téléphonique entre les deux généraux consacré à «la Syrie et d'autres sujets d'intérêt commun».

Selon un responsable américain, les mercenaires russes se sont installés progressivement dans cette zone proche de Deir Ezzor (est de la Syrie).

C'est quand ils ont commencé à creuser des positions de tir que les soldats américains, déployés dans cette zone aux côtés de leurs alliés des Forces démocratiques syriennes (FDS), ont commencé à s'inquiéter, a précisé ce responsable s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Ce nouvel incident intervient moins de deux mois après une attaque contre le QG des FDS, une alliance de combattants kurdes et arabes syriens, dans la même région de Deir Ezzour.

Des soldats américains se trouvaient dans le bâtiment et avaient alerté la coalition, qui a répliqué par une frappe aérienne ayant fait entre 100 et 200 morts, dont plusieurs ressortissants russes.

Évoquant cette attaque mardi, M. Mattis a noté qu'elle avait été menée par des «mercenaires russes». C'était la première fois qu'il accusait directement la Russie de cette attaque.