Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi qu'un hélicoptère militaire turc avait été abattu lors d'une offensive turque contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie.

Le premier ministre Binali Yildirim a précisé un peu plus tard à la télévision que deux militaires turcs avaient été tués lors de l'incident. Mais il a indiqué que l'appareil s'était écrasé et que rien ne prouvait pour l'instant qu'il y avait eu une «intervention extérieure».

L'armée a indiqué par la suite que 3 autres militaires turcs avaient été tués et cinq blessés dans l'opération samedi contre la milice kurde, lors d'un incident séparé.

«Un de nos hélicoptères a été abattu il y a peu», a déclaré M. Erdogan lors d'un discours télévisé à Istanbul.

Il n'a pas précisé qui avait abattu l'appareil, soulignant toutefois que les auteurs des tirs allaient en «payer le prix».

L'agence publique Anadolu a indiqué pour sa part que l'hélicoptère avait été abattu dans la région frontalière de Hatay, au sud de la Turquie.

Selon l'agence privée Dogan, les efforts sont actuellement déployés pour atteindre les débris de l'appareil dans le district de Kirikhan.

La Turquie et ses alliés au sein des rebelles syriens ont lancé le 20 janvier l'opération «Rameau d'olivier» contre les Unités de protection du peuple (YPG), une force paramilitaire kurde considérée comme «terroriste» par Ankara, mais qui est aussi une alliée précieuse des États-Unis dans la lutte contre le groupe djihadiste État islamique (EI).

Ankara considère les YPG comme une émanation «terroriste» du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection armée de trois décennies contre le pouvoir central turc.

Un porte-parole des Forces démocratiques syriennes, soutenues par les États-Unis, Mustefa Bali, a assuré sur Twitter que l'appareil avait été abattu dans le secteur de Rajo, dans la région d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, proche de la frontière avec la Turquie.

Le premier ministre turc, Binali Yildirim, a simplement déclaré pour sa part que l'hélicoptère s'était écrasé.

«À ce stade, nous pouvons dire que l'un des deux hélicoptères s'est écrasé. Nous avons deux martyrs. Nous ne disposons pas d'éléments démontrant que cela résulte d'une intervention extérieure», a-t-il dit à la télévision.

Les militaires turcs ont annoncé dans un communiqué qu'un hélicoptère s'était écrasé à 13 h (5 h, heure de l'Est), tuant deux des leurs, mais n'a pas fourni d'explications, indiquant seulement qu'une enquête technique avait débuté.

Le premier ministre turc avait expliqué un peu plus tôt que la Turquie n'était pas intervenue dans la région d'Afrine pour mener une guerre ou parce qu'elle avait un «oeil» sur le territoire d'un autre pays, en l'occurrence la Syrie.

«Je suis désolé, mais aucun État ne fermerait les yeux sur une organisation terroriste croissant à ses côtés telle une tumeur», a-t-il expliqué lors d'une interview télévisée réalisée depuis la province de Mugla (ouest).

«Il s'agit d'une menace pour la Turquie qu'Ankara avait le droit naturel de combattre dans le cadre des lois internationales et intérieures», a-t-il ajouté.

Recep Tayyip Erdogan a d'autre part déclaré que 1141 «terroristes» avaient été neutralisés lors de l'opération engagée en Syrie, désignant de la sorte les tués, les blessés et les prisonniers.

Il n'était pas possible dans l'immédiat de vérifier ce chiffre.