Au moins 33 civils ont été tués ces dernières 24 heures dans des frappes aériennes du régime syrien sur la province d'Idleb (nord-ouest) où une opération militaire contre des djihadistes est en cours, a rapporté lundi une ONG.

Pour la seule journée de lundi, les raids ont tué 16 civils, notamment 11 personnes qui se trouvaient dans un marché de la ville de Saraqeb, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dimanche déjà, 17 personnes avaient trouvé la mort dans des frappes aériennes visant plusieurs localités d'Idleb, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

«L'aviation du régime a intensifié ses raids ces dernières 24 heures, après un calme relatif dû au mauvais temps», a-t-il précisé.

Appuyées par l'aviation de leur allié russe, les forces pro-régime ont lancé le 25 décembre une opération pour reconquérir le sud-est de la province d'Idleb, reprenant notamment l'aéroport militaire stratégique d'Abou Douhour.

Il s'agit là d'une percée inédite pour le régime dans la province d'Idleb, la dernière dans le nord-ouest du pays qui échappe entièrement à son pouvoir.

Cette région est contrôlée par Hayat Tahrir al-Cham, groupe djihadiste dominé par l'ex-branche d'Al-Qaïda, et elle compte également plusieurs groupes rebelles.

À Saraqeb, sur un vaste périmètre qui accueillait le marché, il ne reste plus rien, si ce n'est des petits camions aux vitres explosées, chargés de sacs de pommes de terre abandonnés qui ont roulé sur le sol, où des marres de sang sont visibles, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Ailleurs dans la ville, devant un hôpital, une moto et une voiture sont prises au piège des décombres et de la ferraille tordue.

Déclenché par la répression de manifestations pacifiques par le régime, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes djihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Il a fait plus de 340 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.