Des raids aériens russes ont tué dans la nuit de mardi à mercredi au moins 24 civils dans une localité de l'est syrien encore tenue par le groupe État islamique (EI), a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Les civils ont péri dans ces frappes qui ont touché des immeubles résidentiels dans la localité d'Al-Jerzi», dans la province de Deir Ezzor, où l'EI ne contrôle plus qu'une poignée de localités, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, qui avait fait état dans un premier temps de 21 morts.

«Plus de corps ont été trouvés», a-t-il affirmé. «Dix enfants et quatre femmes figurent parmi les personnes tuées dans les frappes aériennes russes» sur Al-Jerzi», a-t-il dit.

Les frappes contre l'EI des avions russes comme ceux de la coalition internationale dirigée par Washington ont souvent provoqué de lourds bilans parmi les civils, soutient l'OSDH qui dispose d'un large réseau de sources dans le pays.

La localité d'Al-Jerzi se situe à l'est du fleuve Euphrate, qui coupe la province pétrolière de Deir Ezzor en deux.

Jusqu'à récemment, cette province était visée par deux offensives distinctes: l'une menée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et appuyées par Washington, l'autre par l'armée syrienne et soutenue par la Russie.

Moscou, allié indéfectible du régime, a toutefois indiqué lundi que son aviation avait effectué des dizaines de missions de soutien à des milices kurdes des FDS dans l'est syrien, affirmant que la région serait bientôt libérée des jihadistes.

Il n'était pas clair si les frappes sur Al-Jezri étaient en soutien à l'armée syrienne ou aux FDS. Les FDS opèrent à l'est du fleuve, l'armée syrienne à l'ouest.

Dimanche, la principale milice kurde en Syrie avait annoncé la fin de sa bataille contre l'EI dans la province de Deir Ezzor, assurant avoir chassé les jihadistes de sa zone d'opérations.

D'après l'OSDH, l'EI contrôle encore 8% de la province, contre la quasi-totalité il y a quelques mois.

Trois ans après avoir conquis de vastes territoires en Syrie et en Irak, l'EI a vu son «califat» s'effondrer à la suite de multiples offensives le visant dans les deux pays voisins.