Au moins 34 civils, dont 15 enfants, ont été tués dimanche en Syrie dans des frappes de l'aviation russe sur un village tenu par le groupe État islamique (EI) dans l'est du pays, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les raids aériens, menés à l'aube, ont visé le village d'Al-Chafah dans la province de Deir Ezzor, où l'aviation russe soutient une offensive du régime de Bachar al-Assad pour reprendre aux djihadistes leurs derniers réduits, selon l'OSDH.

Au moins « 34 civils, dont 15 enfants, ont été tués dans des frappes russes sur le village d'Al-Chafah », a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Les forces gouvernementales sont principalement engagées sur la rive ouest de l'Euphrate.

« Les combattants de l'EI fuient généralement les combats » en traversant le fleuve en direction de la rive est, où se situe le village d'Al-Chafah, selon M. Abdel Rahmane.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Syrie et en Irak, l'EI est désormais acculé dans ses derniers réduits à la frontière entre ces deux pays.

Les djihadistes contrôlent encore 9 % de la province de Deir Ezzor, où ils sont confrontés depuis plusieurs mois à deux offensives distinctes - du régime et d'une alliance arabo-kurde soutenue par Washington - qui visent à les chasser de cette région riche en pétrole.

Les forces gouvernementales ont récemment réussi à reprendre à l'EI son dernier fief urbain en Syrie, la localité de Boukamal, près de la frontière.

Depuis plusieurs mois, des dizaines de civils ont été tués dans des frappes aériennes menées en appui à ces deux offensives.

Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques prodémocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes djihadistes.

Il a fait plus de 340 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

23 civils tués dans des bombardements du régime près de Damas 

Des bombardements du régime syrien ont tué 23 civils dimanche dans la Ghouta orientale, une région rebelle près de Damas en proie à une grave crise humanitaire, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Assiégée depuis 2013 par le régime de Bachar al-Assad, la Ghouta orientale fait partie des quatre zones de « désescalade » instaurées cette année dans plusieurs régions du pays en vue d'instaurer une trêve durable.

Malgré cela, le régime a intensifié depuis la mi-novembre ses frappes contre cette région - où quelque 400 000 habitants sont confrontés à de graves pénuries de nourritures et de médicaments -, après une attaque des rebelles contre une base militaire dans le même secteur.

Dimanche, les frappes aériennes du régime contre les localités de Misraba et de Madira ont tué 21 civils, tandis que des tirs d'artillerie sur la ville de Douma ont fait deux morts, selon l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays.

« Le bilan pourrait être revu à la hausse en raison de blessés graves », a précisé le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane.

Quatre enfants font partie des civils tués.

Les raids meurtriers qui ont visé la Ghouta ces deux dernières semaines ont fait plus d'une centaine de morts, selon la même source.

En représailles à ces frappes, les rebelles ont tiré des obus et des roquettes sur la capitale, faisant plusieurs morts.

L'ONU a récemment tiré la sonnette d'alarme sur la situation humanitaire dans la Ghouta, qualifiée « d'épicentre de la souffrance » en Syrie par un responsable onusien.