Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a exprimé son opposition à une trêve initiée par les États-Unis et la Russie dans le sud de la Syrie, estimant qu'elle renforce la présence de l'Iran, bête noire de l'État hébreu, a indiqué lundi un responsable israélien.

Un cessez-le-feu initié par les États-Unis, la Russie et la Jordanie est entré en vigueur le 9 juillet dans les provinces de Soueida, Deraa et Qouneitra. Il est globalement respecté.

Ces trois provinces du sud syrien font partie des «zones de désescalade» d'un plan conclu entre la Russie et l'Iran, alliés du régime de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles.

Israël a frappé à plusieurs reprises des positions de l'armée syrienne - notamment dans la localité de Qouneitra, théâtre de combats entre le régime et les rebelles - après des tirs sur le plateau du Golan occupé par l'État hébreu.

Un responsable israélien parlant à l'AFP sous le couvert de l'anonymat a indiqué que M. Nétanyahou était opposé à l'accord de cessez-le-feu «en raison de la présence iranienne» en Syrie.

Selon le journal Haaretz, le Premier ministre israélien a exprimé l'opposition de son pays à cette trêve lors de son entretien dimanche à Paris avec le président Emmanuel Macron.

Citant un haut responsable israélien, Haaretz a écrit qu'Israël pensait que l'objectif de l'Iran est de renforcer sa présence en Syrie, non seulement par l'envoi de conseillers militaires mais en planifiant l'établissement de bases aériennes et navales.

Depuis 2011, date du début de la guerre en Syrie, l'armée israélienne a mené plusieurs frappes aériennes chez son voisin, la plupart visant selon elle des convois ou entrepôts d'armes destinées au mouvement chiite libanais Hezbollah, allié de Damas.

Israël occupe depuis 1967 quelque 1200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés, une décision que n'a jamais reconnue la communauté internationale.

Israël et l'Iran s'accusent mutuellement de représenter une menace pour la stabilité au Moyen-Orient.