La Russie a mis en garde les États-Unis jeudi contre une éventuelle intervention militaire contre son allié syrien, affirmant qu'il pourrait y avoir «des conséquences négatives», selon l'ambassadeur russe à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie.

«S'il y a des actions militaires, toute la responsabilité sera sur les épaules de ceux qui auront initié une telle entreprise tragique et douteuse», a déclaré l'ambassadeur russe Vladimir Safronkov à la sortie de cette réunion à huis clos.

M. Safronkov a dit avoir été «franc» durant la réunion, affirmant devant le Conseil: «Nous devons penser aux conséquences négatives».

«Regardez l'Irak, regardez la Libye», a-t-il dit en référence aux interventions de pays occidentaux dans ces pays qui ont conduit à des années de chaos.

Les États-Unis ont menacé d'une intervention militaire en Syrie après une attaque chimique présumée qui a fait au moins 86 morts, dont 30 enfants, déclenchant une indignation internationale.

À l'issue d'une réunion de près de deux heures, le Conseil de sécurité n'a pas pu se mettre d'accord sur la meilleure manière de répondre à cette attaque présumée.

Trois projets de résolution ont été discutés. France, États-Unis et Grande-Bretagne avaient poussé pour faire voter les mesures qu'ils proposaient, mais n'ont finalement pas soumis leur projet au vote.

Des diplomates ont estimé qu'il devrait y avoir un vote plus probablement vendredi.

Selon M. Safronkov, la décision de reporter ce vote «ouvre une fenêtre pour davantage de discussions» sur un éventuel compromis.

La Russie, estimant la proposition des trois puissances occidentales «catégoriquement inacceptable», avait soumis sa propre proposition de résolution.

Et dix membres du Conseil de sécurité, cherchant à éviter un nouvel affrontement entre la Russie et les puissances occidentales, ont également fait circuler un projet de résolution de compromis demandant une enquête sur l'attaque chimique présumée.

À l'issue de la réunion un diplomate a souligné que les États-Unis n'avaient fait preuve «d'aucune flexibilité».

Moscou a déjà utilisé son veto à sept reprises pour bloquer toute action du Conseil de sécurité visant son allié syrien.

L'armée syrienne a nié toute implication dans l'attaque de Khan Cheikhun.

Le président russe Vladimir Poutine a jugé jeudi «inacceptable» d'accuser sans preuve le régime de Damas d'être responsable de cette attaque chimique présumée.