Le double attentat perpétré samedi dans la vieille ville de Damas a fait 74 morts, en majorité des pèlerins chiites irakiens, selon un nouveau bilan établi dimanche par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le Front Fateh al-Cham, ex-Al-Qaïda en Syrie, a revendiqué dimanche le double attentat. «Samedi (...) une double attaque a été menée par deux héros de l'islam (...) au coeur de la capitale Damas, faisant des dizaines de morts et de blessés», a indiqué le groupe djihadiste sunnite dans un communiqué.

Quarante-trois de ces victimes sont des pèlerins irakiens chiites, venus se recueillir dans les mausolées situés dans la vieille ville, a précisé l'OSDH.

Le double attentat a également provoqué la mort de 11 civils et 20 combattants prorégime, ainsi que de huit enfants.

L'aggravation du bilan s'explique par le décès de personnes ayant été grièvement blessées la veille par l'explosion d'au moins un kamikaze, a affirmé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane à l'AFP.

L'attaque a eu lieu près du cimetière de Bab al-Saghir.

La télévision d'État syrienne avait fait état samedi de 40 morts et 120 blessés, évoquant l'explosion de «deux bombes posées par des terroristes», terme qui fait référence aux ennemis - rebelles et djihadistes - du régime.

En Irak, où la majorité de la population est chiite, le ministère des Affaires étrangères avait indiqué samedi que l'attentat avait tué une quarantaine de ressortissants et fait plus de 100 blessés. Il a en outre rejeté la responsabilité de l'attaque sur les groupes «takfiris», en référence aux extrémistes sunnites.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné «l'attentat terroriste lâche qui est une riposte aux victoires de l'armée arabe syrienne contre Daech et Al-Nosra», en référence au groupe Etat islamique (EI) et à l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie.

Ces dernières années, plusieurs attentats sanglants ont visé Sayeda Zeinab, un haut lieu de pèlerinage chiite au sud de Damas.

La plupart de ces attaques avaient été revendiquées par des groupes djihadistes hostiles à l'Iran et au mouvement chiite libanais Hezbollah, principaux alliés du régime de Bachar al-Assad.

L'attaque la plus meurtrière, en février 2016, avait fait 134 morts, dont 97 civils. Elle avait été revendiquée par l'EI, qui avait mis la main sur de vastes pans du pays en 2014, mais en a depuis perdu une grande partie.