Les États-Unis ont pris jeudi pour la première fois des sanctions contre 18 hauts responsables du régime syrien à la lumière de l'usage d'armes chimiques par les forces de Bachar al-Assad, selon un communiqué de la Maison-Blanche.

«L'usage d'armes chimiques par le régime syrien contre son propre peuple est un acte odieux qui viole la pratique établie de longue date dans le monde entier de ne pas fabriquer ou utiliser d'armes chimiques», a déclaré Adam J. Szubin, chargé de la lutte contre le financement du terrorisme au Trésor américain.

La liste, compilée par le Trésor, comporte des officiers de haut rang ainsi que des responsables d'un centre de recherche.

Parmi eux, le Colonel Suheil al-Hassan dit «Al Nimr» (le Tigre), commandant militaire vénéré dans les milieux loyalistes et artisan de nombreuses victoires du régime, dont la reconquête de la ville de Palmyre.

Les autorités américaines s'appuient sur un rapport des Nations unies d'octobre 2016 qui a conclu que les forces syriennes sont responsables d'au moins trois attaques au chlore en 2014 et 2015, dans les villes de Tell Mannas, Qmenas et Sarmin, dans la province d'Idleb, au nord-ouest de la Syrie.

Ces sanctions permettent de geler les éventuels biens et intérêts aux États-Unis des personnes désignées, ainsi que de leur interdire l'accès au territoire américain.

La Maison-Blanche a appelé jeudi «tous les États membres de l'ONU et signataires de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, y compris la Russie», à prendre eux aussi des sanctions contre les responsables syriens d'attaques chimiques.

Le président américain Barack Obama avait accusé le régime syrien d'avoir franchi une «ligne rouge» en utilisant des armes chimiques dans l'attaque de la Ghouta, dans la région de Damas, à l'été 2013, mais avait renoncé à une intervention militaire.