La Russie a appelé mardi les États-Unis à agir de manière plus intense contre l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, le Front al-Nosra, considérée comme groupe terroriste par Moscou et Washington malgré l'annonce de sa rupture avec le réseau djihadiste.

«Washington est d'accord que le Front al-Nosra, qui se fait appeler désormais Front Fateh al-Cham, est une organisation terroriste, mais elle ne fait pas l'objet de frappes» effectuées en Syrie par la coalition internationale menée par les États-Unis, s'insurge la diplomatie russe dans un communiqué.

«De plus, cela fait presque un an, qu'ils (les Américains, NDLR) refusent de partager avec nous leurs données sur les positions des militants du Front Al-Nosra», poursuit le communiqué.

«Au lieu de prendre des mesures pratiques» contre le Front Al-Nosra, «les Américains conditionnent l'augmentation de leur contribution dans la lutte contre le terrorisme (...) à des garanties de changements» des autorités syriennes, dénonce la diplomatie russe, en mettant en garde Washington contre la création d'un «nouveau monstre terroriste» en Syrie.

La Russie et les États-Unis, coparrains du processus du règlement de la crise syrienne, sont en désaccord sur le sort du président syrien Bachar al-Assad, Moscou étant fermement opposé à son départ réclamé par Washington.

Cette déclaration intervient alors que la Russie, qui mène des frappes aériennes depuis septembre dernier contre des groupes jihadistes et en soutien aux forces de Bachar al-Assad, a bombardé la semaine dernière pour la première fois des cibles en Syrie en faisant décoller ses bombardiers depuis l'aérodrome militaire d'Hamedan, dans le nord-ouest de l'Iran.

Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations en faveur de la démocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié avec les interventions étrangères et la montée en puissance des djihadistes. La guerre a fait plus de 290 000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.