La France et le Royaume-Uni ont exigé mercredi de la Russie qu'elle cesse ses bombardements sur la ville syrienne d'Alep et du régime syrien qu'il donne un meilleur accès humanitaire à sa population, avant une réunion du Conseil de sécurité.

«Le régime et ses alliés doivent respecter leurs obligations humanitaires: cesser les bombardements aveugles, lever les sièges (des villes syriennes) et accorder un accès humanitaire total», a affirmé l'ambassadeur français auprès des Nations unies François Delattre.

«Ce n'est pas une faveur que nous (leur) demandons, c'est une obligation absolue au regard du droit international».

Il s'exprimait juste avant des consultations à huis clos au Conseil de sécurité sur la situation humanitaire en Syrie et à la veille d'une conférence internationale à Munich (Allemagne).

La réunion du Conseil a été demandée par la Nouvelle-Zélande et l'Espagne pour évoquer notamment le sort de milliers de réfugiés syriens chassés d'Alep (nord) et bloqués à la frontière turque. Selon des diplomates, aucune décision ni déclaration formelle n'est attendue à l'issue du huis clos.

Pour M. Delattre, améliorer la situation humanitaire favorisera aussi «une négociation crédible» entre gouvernement et opposition.

Dans ce contexte, a-t-il estimé, le sort d'Alep, qui appartient au «patrimoine de l'humanité» et est le centre de la résistance au régime, est particulièrement important pour l'avenir de la Syrie et de la région.

Son homologue britannique Matthew Rycroft a souhaité «une réponse adéquate de la Russie aux inquiétudes» sur la situation humanitaire lors de la conférence de Munich jeudi qui rassemblera 17 pays du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG).

«Ils (les Russes) ont l'obligation d'user de leur influence sur le régime Assad pour obtenir un cessez-le-feu et un accès humanitaire convenable et de cesser leurs bombardements aériens», a-t-il souligné.