Une aide financière deux fois plus grande en provenance du Canada a été réclamée pour prêter assistance dans la crise humanitaire qui frappe la Syrie, en proie à une guerre civile depuis bientôt cinq ans.

La demande a été formulée par les gouvernements britanniques, allemands et norvégiens lors d'une conférence à Londres, mardi.

Cette demande survient alors que le gouvernement libéral de Justin Trudeau évalue le rôle du Canada dans la lutte contre le groupe armé État islamique en Irak et en Syrie.

L'aide humanitaire et l'aide au développement seront au coeur du plan du gouvernement fédéral, a indiqué la ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau, qui en parlera à Londres, à la suite des visites d'évaluations des efforts existants au Liban et en Jordanie, cette semaine.

Une porte-parole du ministère des Affaires étrangères a dit que le Canada n'avait pas encore déterminé la façon dont les fonds disponibles seront distribués et ce à quoi peut ressembler une contribution appropriée.

Par ailleurs, le temps compte pour le fonds annoncé par le gouvernement conservateur et prolongé par les libéraux. Les Canadiens ont jusqu'à la fin du mois de février pour faire un don à des organisations humanitaires actives dans les efforts de secours à l'étranger et de voir ainsi leur montant être doublé par Ottawa.

Depuis janvier 2012, en réponse à la crise syrienne, le gouvernement fédéral a injecté 653,5 millions $ en aide humanitaire et plus de 233 millions $ pour soutenir des projets de développement à long terme.

Mme Bibeau a indiqué avoir consulté des groupes humanitaires pour façonner les efforts du Canada en vue de la prochaine phase. Beaucoup sont conscients du risque d'être trop liés de près au plan des libéraux. L'aide ne doit pas être vue comme étant politisée, a déclaré David Morley, président et chef de la direction d'UNICEF Canada. Ce dernier a indiqué n'avoir eu aucune discussions formelles avec le gouvernement à ce sujet.

Les accusations de la politisation de l'aide par le gouvernement canadien avaient hanté la mission en Afghanistan. Quelques 2,2 milliards $ avaient alors été consacrés à des programmes liés à des objectifs militaires et diplomatiques, ne donnant pas les résultats escomptés.