Une dizaine de pays occidentaux et arabes impliqués dans la recherche d'une solution politique en Syrie se sont réunis lundi soir à Paris pour faire le point sur l'avancée du processus et préparer une réunion internationale prévue pour le 18 décembre à New York avec les alliés russe et iranien du régime syrien.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a reçu en fin de journée ses homologues américain, britannique, allemand, italien, saoudien, émirati, jordanien, qatari et turc, a indiqué le Quai d'Orsay.

Le secrétaire d'État américain John Kerry, présent à la réunion parisienne, est ensuite parti dans la soirée pour Moscou où il doit s'entretenir de la Syrie avec le président russe Vladimir Poutine et son homologue Sergueï Lavrov.

Américains et Russes doivent notamment décider de l'organisation -probable mais pas encore confirmée- d'une nouvelle réunion internationale le 18 décembre à New York entre pays soutenant l'opposition et alliés russe et iranien du régime syrien.

«Nous nous attendons à ce que la réunion (de New York) ait lieu vendredi. Les Russes ont indiqué qu'ils souhaitaient discuter de certains détails, qui feront partie des discussions» mardi à Moscou, a indiqué un haut responsable du département d'État.

À Paris, M. Kerry s'est notamment entretenu avec ses homologues qatari et jordanien. La Jordanie est chargée de faire une liste des groupes terroristes qui devraient être exclus du processus de négociations, question éminemment sensible compte tenu des appréciations variées que portent les acteurs du dossier syrien sur la nature «terroriste» ou non des différents groupes combattant en Syrie.

La prochaine réunion de New York s'inscrit dans le processus dit «de Vienne», par lequel 17 pays, y compris les alliés russe et iranien de Bachar al-Assad, sont tombés d'accord en novembre dernier, pour la première fois, sur une feuille de route politique pour la Syrie.

Le processus de Vienne prévoit une rencontre début janvier de représentants de l'opposition syrienne et du régime, la constitution dans les six mois d'un gouvernement de transition, et l'organisation d'élections dans les 18 mois.

«Nous voulons aller vite à la négociation et en fixer le cadre avec une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU», qui pourrait être présentée dans la foulée de la réunion du 18 à New York, a précisé une source diplomatique française.

Au cours de la rencontre parisienne lundi soir, les ministres devaient également faire le point sur la réunion de Ryad, qui, pour la première fois la semaine dernière, a abouti à l'approbation d'une feuille de route par les principaux groupes de l'opposition armée et politique syrienne. Ceux-ci ont en effet donné leur accord à des négociations avec le régime de Damas tout en exigeant le départ du chef de l'État.

Même si de nombreuses inconnues subsistent, notamment sur la participation au processus du puissant groupe armé salafiste Ahrar al-Sham, cette réunion de Ryad a constitué un événement «important» et marqué un «vrai rapprochement entre l'opposition armée et l'opposition politique», selon la source française.

Une délégation d'une quinzaine d'opposants pourrait être désignée d'ici au début de la semaine prochaine et mandatée pour négocier avec le régime. Mais celui-ci n'a pour le moment pas manifesté de signes d'ouverture concernant une telle négociation. Les soutiens internationaux de l'opposition espèrent que les alliés du président syrien Bachar al-Assad, Moscou et Téhéran, feront pression pour qu'il accepte de s'engager dans ce processus.