La Russie prendra part à des discussions sur la Syrie avec les États-Unis et l'ONU prévues vendredi à Genève, a déclaré mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov.

«Nous aurons des consultations trilatérales entre la Russie, les États-Unis et l'ONU», a déclaré M. Gatilov, cité par l'agence de presse russe Ria Novosti, précisant que l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, participerait aussi à ces discussions.

«Cette fois, nous nous rencontrons d'abord afin d'écouter M. de Mistura s'exprimer sur le travail de l'ONU, sur les modalités de progrès du dialogue intersyrien», a-t-il poursuivi.

Selon lui, la Russie profitera de cette rencontre pour appeler à «l'intensification (du) combat contre le terrorisme».

Il a également souligné l'importance de se mettre d'accord sur une «liste d'organisations terroristes, une liste de membres de l'opposition qui pourrait prendre part au processus de négociation».

Une déclaration qu'a reprise également le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry mercredi soir, exigeant l'établissement d'une «liste des groupes terroristes avec qui il ne faut pas parler et qu'il faut combattre ensemble», selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Alors qu'une rencontre a débuté mercredi à Riyad, en Arabie saoudite, entre représentants de factions politiques et de groupes armés de l'opposition syrienne, l'envoyé spécial du Kremlin pour le Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov a lui aussi estimé «dommage d'inviter ceux que l'on soupçonne d'être des organisations terroristes», selon l'agence de presse Interfax.

M. Bogdanov fait référence aux groupes Jaich al-Islam et Ahrar al-Sham, invités sur décision de l'Arabie saoudite aux négociations à Riyad alors que Moscou les considère comme «terroristes».

La rencontre de Riyad, qui a pour but d'unifier les positions de ces représentants en vue d'éventuelles négociations avec le régime de Damas, est sans précédent depuis le début en 2011 du conflit syrien.

Les débats se déroulent dans le cadre d'un processus international relancé fin octobre à Vienne par 17 pays et trois organisations internationales.

Le secrétaire d'État américain John Kerry doit par ailleurs se rendre à Moscou la semaine prochaine pour tenter, avec les dirigeants russes, de progresser vers une solution au conflit en Syrie, qui a fait plus de 250 000 morts et poussé à l'exode de millions de personnes.