Le chef de la principale force d'opposition syrienne a exhorté lundi le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, à rompre ses liens avec l'organisation djihadiste après les attentats meurtriers ayant frappé plusieurs capitales, dont Beyrouth, Paris et Bamako.

Seul celui survenu au Mali a été revendiqué par un groupe affilié à Al-Qaïda, les deux autres l'ayant été par son rival, le groupe armé É tat islamique (EI).

«Depuis un mois, le monde a été secoué par plusieurs attaques terroristes, en Turquie, au Liban, en France et plus récemment au Mali», a déclaré Khaled Khoja, chef de la Coalition nationale syrienne, le principal groupe d'opposition à l'extérieur du pays.

«La récente attaque au Mali a été revendiquée par Al-Qaïda, et c'est pour cette raison que je renouvelle mon appel à Al-Nosra à couper ses liens avec Al-Qaïda», a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse en Turquie.

M. Khoja a plusieurs fois interpellé à ce sujet Al-Nosra, devenue officiellement la branche syrienne d'Al-Qaïda en avril 2013.

Mais cette fois, son appel survient dans un contexte diplomatique nouveau où les discussions s'accélèrent entre les différentes parties au conflit syrien, notamment sur le sujet de savoir quels groupes armés antirégime pourront être consultés et impliqués dans des négociations à venir.

Réunies à Vienne mi-novembre, des grandes puissances internationales ont ébauché un plan prévoyant la formation d'un gouvernement de transition, l'élaboration d'une nouvelle constitution et la tenue d'élections.

Le plan prévoit également un cessez-le-feu à travers la Syrie, excepté dans les territoires contrôlés par l'EI. Cette trêve devrait en théorie s'appliquer dans les zones sous contrôle du Front al-Nosra et de ses alliés rebelles.

Al-Nosra est l'une des principales composantes de la coalition «Armée de la conquête» qui s'est emparée en début d'année de la province d'Idlib, dans le nord-ouest du pays. Ce groupe est également présent ailleurs en Syrie.

«J'appelle les respectables révolutionnaires syriens dans ce groupe (Al-Nosra, NDLR) à revenir sous les étendards de la révolution syrienne afin d'épargner au pays de nouvelles destructions», a ajouté M. Khoja.

Al-Nosra est considéré par de nombreux groupes rebelles comme un allié contre le régime de Bachar al-Assad, car il se concentre sur la lutte armée et n'a pas cherché à établir un «califat», comme celui autoproclamé en 2014 par l'EI à cheval entre la Syrie et l'Irak.

Le mois prochain, des membres de l'opposition politique et de l'opposition armée doivent se réunir en Arabie saoudite afin de définir une position commune en vue de négociations de paix.