Les Américains et la coalition contre le groupe État islamique n'ont pas mené de frappes aériennes en Syrie depuis trois jours, un calme contrastant avec l'activité de Moscou qui indique avoir frappé 94 cibles sur les dernières 24 heures.

Selon les statistiques de la coalition menée par les États-Unis, le dernier bombardement en Syrie remonte au jeudi 22 octobre, avec une frappe de drone dans la région de Mara (nord de la Syrie) visant un véhicule et un mortier.

Le Pentagone juge purement circonstancielle cette retenue, démentant notamment que la coalition puisse manquer de cibles.

«Nous demandons à nos services de renseignement des cibles que nous pouvons frapper sans causer de dommages civils et nous n'en avons eu aucune ces derniers jours», a déclaré lundi le porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau Jeff Davis.

«Mais ça ne veut pas dire que nous ne sommes pas en train de chercher d'autres cibles. Et il y en aura d'autres», a-t-il ajouté.

«Il n'y a rien à lire» dans ce calme récent, a indiqué un responsable de la Défense, sous couvert de l'anonymat.

«Les cibles ne manquent pas» mais «il peut y avoir toute une série de raisons pour lesquelles nous renonçons à frapper», comme le mauvais temps, a commenté un autre responsable américain.

L'armée russe a annoncé lundi avoir effectué 59 sorties au dessus de la Syrie et frappé 94 cibles «terroristes» en 24 heures, un nombre record de bombardements depuis le début de l'intervention russe le 30 septembre.

D'une manière générale, les statistiques du Pentagone montrent un net ralentissement des frappes en Syrie qui a commencé dès le début du mois de septembre, avant même l'intervention russe.

En septembre, le nombre de bombardements de la coalition en Syrie est tombée à 127, alors qu'il était resté supérieur à 200 sur les quatre mois précédents, selon les chiffres du Pentagone collectés par Airwars, un site internet spécialisé.

En octobre, après le début des bombardements russes en Syrie, la baisse s'est confirmée, avec une centaine de frappes enregistrées jusqu'au 25.

Les frappes en Irak montrent moins d'irrégularités, oscillant approximativement entre 400 et 500 par mois sur les six derniers mois.

Le Pentagone se refuse à lire un quelconque essoufflement des frappes dans les chiffres concernant la Syrie.

«Nous frappons les cibles où nous les trouvons et quand nous les avons vérifiées», a souligné lundi Elissa Smith, une porte-parole du Pentagone.