La branche syrienne d'Al-Qaïda et des groupes islamistes alliés ont lancé une attaque mercredi sur les deux derniers villages chiites sous contrôle du régime dans la province septentrionale d'Idleb, ont indiqué des militants et une ONG.

La coalition rebelle de l'«Armée de la Conquête», qui comprend la branche d'Al-Qaïda, le Front al-Nosra, a annoncé sur internet son assaut sur les villages de Fouaa et Kafraya.

«Nous avons décidé de commencer la +Bataille de Kafraya et Fouaa+ contre les forces de (Bachar al-) Assad et les milices iraniennes», affirme le communiqué du groupe.

Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a affirmé que ces localités étaient les deux derniers villages chiites aux mains du gouvernement dans la province d'Idleb, que les rebelles contrôle en grande partie.

«Il s'agit d'un assaut très violent. Les bombardements sont violents sur les localités, assiégées depuis mars», a-t-il dit à l'AFP.

L'Armée de la Conquête a dit avoir décidé de lancer son assaut après l'offensive engagée récemment par les forces gouvernementales soutenues par les combattants du Hezbollah chiite libanais sur Zabadani, dernier bastion rebelle sur la frontière syro-libanaise.

Cet assaut «vous donnera un goût (...) de ce que les nôtres subissent à Zabadani», affirme le texte qui s'adresse aux forces du régime.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, a déployé des commandants à Kafraya et Fouaa et entraîné des dirigeants militaires locaux, a affirmé M. Abdel Rahmane.

L'Armée de la Conquête a capturé la ville d'Idleb le 28 mars et pris par la suite une localité importante ainsi que la plus grande base militaire de la province éponyme.

La province d'Idleb est voisine de celle de Lattaquié, fief du clan Assad, qui dirige d'une main de fer la Syrie depuis près d'un demi-siècle.

D'autre part, l'OSDH a fait état de la mort de 22 combattants du groupe extrémiste sunnite État islamique (EI) dans des bombardements aériens de l'armée mercredi entre les villes de Deir Ezzor (est) et Hassaké (nord-est).

Selon la même source, l'EI a enfermé 13 civils dont un enfant dans une cage en fer à Mayadine, dans la région de Deir Ezzor, les accusant de ne pas avoir respecté le jeûne du ramadan.

Toujours à Mayadine, le groupe a suspendu pendant toute la journée les bras en croix, à un grillage quatre personnes accusées de la même chose. Ce châtiment leur a été infligé faute d'espace dans la cage, selon l'ONG.

Selon l'OSDH, ces derniers cas portent à 31 le nombre de personnes ayant été punies de la sorte dans la province de Deir Ezzor pour non-respect du ramadan.

La guerre en Syrie a fait plus de 230 000 morts depuis mars 2011.