La communauté internationale se déclare prête à accueillir plus de 100 000 réfugiés syriens, pour l'instant pris en charge par les pays voisins de la Syrie, a annoncé mardi le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres.

«Aujourd'hui, 28 pays ont exprimé leur solidarité avec les réfugiés syriens, mais également avec les cinq pays limitrophes qui les accueillent, permettant d'accueillir plus de 100 000 réfugiés», a-t-il déclaré à la presse.

M. Guterres s'exprimait après la tenue d'une réunion ministérielle à l'ONU à Genève pour examiner la question de la relocalisation des quelque 3,2 millions de réfugiés syriens afin de soulager les pays du Moyen-Orient qui les ont jusqu'alors accueillis.

Il a précisé que sur 100 000, 66 254 étaient des «engagements concrets fermes» et que onze pays avaient exprimé leur volonté de créer de nouveaux programmes pour accueillir davantage de réfugiés.

Le HCR espère cependant que ce premier palier ne constituera qu'un objectif intermédiaire.

«Nous avons une garantie de plus de 100 000, mais notre objectif à venir est de 130 000 fin 2016. Mais il ne s'agira que d'un objectif intermédiaire, car on voudrait atteindre les 10 % de réfugiés, soit plus de 300 000. Or nous savons que cela prendra du temps», a ajouté M. Guterres.

Il a souligné le rôle moteur des pays européens, majoritaires parmi les 28, notamment l'Allemagne qui a jusqu'à présent accepté d'accueillir 20 000 réfugiés, tout en soulignant la contribution «d'États plus inattendus» comme le Bélarus.

Plus de 30 organisations humanitaires avaient lancé lundi un appel pour que des États s'engagent à accueillir quelque 180 000 réfugiés syriens, pour l'instant pris en charge par les pays limitrophes de la Syrie.

Cela représenterait 5 % des 3,6 millions de réfugiés qui seront dans les États voisins de la Syrie en 2015, selon les projections du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU, fuyant le conflit qui déchire le pays depuis 2011.

Le Canada doit répondre à l'appel de l'ONU

Le Canada doit répondre à l'appel international de l'ONU pour aider plus de 100 000 réfugiés syriens à se retrouver un pays d'accueil d'ici deux ans, a indiqué mardi le représentant à Ottawa de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).

Le plus récent appel du Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés représente une bonne occasion pour les pays leaders en matière de protection civile de démontrer leur force, a affirmé Furio De Angelis en entrevue avec La Presse Canadienne.

Le Canada est un pays très important pour l'UNHCR, a-t-il dit, non seulement pour l'aide qu'il offre aux programmes pour les réfugiés, mais aussi pour le leadership dont il fait preuve en regard des standards internationaux de protection.

Lors de rencontres à Genève, mardi, l'agence pour les réfugiés a fait un discours spécial afin que les pays aident à replacer plus de 100 000 réfugiés de la guerre civile d'ici 2016.

Vingt-cinq pays se sont engagés à accueillir des victimes, mais le Canada n'en faisait pas partie.

Kevin Menard, le porte-parole du ministre de l'Immigration, a signalé que les engagements seraient annoncés à une date ultérieure.

Le Canada accepte des réfugiés de la Syrie depuis le début de la guerre civile, en 2011, mais l'UNHCR n'a pas fait de requête directe pour la réinstallation avant 2013. L'agence avait alors demandé aux pays d'accueillir 30 000 réfugiés parmi les plus vulnérables de camps de réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Irak et en Égypte.

Le Canada s'est engagé à accueillir 1300 personnes d'ici la fin de l'année 2014. Des gens parrainés par le secteur privé ont reçu 1100 places et le gouvernement a replacé les 200 autres. Le gouvernement a bel et bien replacé ces 200 réfugiés, et même plus, mais seulement 163 personnes parrainées par des groupes privés étaient arrivées au Canada à la mi-novembre.

Le gouvernement a publié mardi des chiffres à jour, et affirme maintenant que 703 réfugiés sont entrés au Canada depuis le 1er janvier 2014.

La situation des réfugiés syriens fait régulièrement partie de la période de questions depuis quelques semaines et constitue une source constante de frustration pour la communauté canado-syrienne, qui affirme que le processus de parrainage est tellement laborieux que des candidats potentiels s'en désintéressent.

Le représentant à Ottawa de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés n'a pas voulu commenter directement sur le sujet. Il a plutôt admis que l'exercice de réinstallation des réfugiés était complexe.