Le président turc Recep Tayyip Erdogan a vigoureusement défendu mercredi le rôle de son pays dans la recherche de la «paix régionale», rappelant devant l'ONU que la Turquie accueillait 1,5 million de réfugiés syriens et fustigeant l'inertie des pays européens.

«La Turquie a essayé d'arrache-pied de bâtir la paix et la prospérité de la région», a déclaré le président turc, dont le pays a souvent été accusé de complaisance vis-à-vis des djihadistes qui combattent en Syrie.

«J'aimerais dire que la Turquie n'est pas un pays qui appuie ou qui permet le terrorisme. La Turquie a également souffert du terrorisme depuis trente ans», a lancé M. Erdogan.

«Nous avons accueilli 1,5 million de personnes qui ont dû fuir la Syrie. 1,5 million de personnes se trouvent dans mon pays et nous leur fournissons nourriture, médicaments, éducation», a martelé M. Erdogan.

«Mais nous n'avons pas beaucoup d'appui jusqu'à présent. Qu'en est-il des pays européens riches et forts? Ils ne donnent refuge qu'à 130 000 réfugiés syriens jusqu'à présent», a-t-il regretté, exhortant également les Nations unies à faire preuve de «plus de courage».

Il s'est ensuite livré à un véritable plaidoyer pour son pays.

«La Turquie a ouvert sa frontière aux Kurdes, et c'est la Turquie qui leur a fourni l'aide humanitaire», a déclaré M. Erdogan.

«Au cours de ces cinq derniers jours le nombre de réfugiés a dépassé 150 000 personnes», a-t-il ajouté, alors que des dizaines de milliers de Syriens, essentiellement Kurdes, ont fui en Turquie la percée des djihadistes de l'organisation État islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie.

«Nous avons ouvert nos portes aux juifs, nous avons toujours protégé les chrétiens, je suis fier de dire que la Turquie est devenu l'un des pays les plus généreux dans le monde», a encore dit M. Erdogan.

«Nous sommes prêts à appuyer la paix régionale et internationale quel qu'en soit le coût», a-t-il assuré.

Ankara s'est jusqu'à présent montré réticent à participer à la coalition internationale menée par les États-Unis pour riposter militairement aux djihadistes de l'EI en Irak et en Syrie.

Mardi, M. Erdogan avait déclaré que la Turquie apporterait son «soutien nécessaire», qui pourrait être «militaire et politique», mais sans plus de détails.