Hillary Clinton a reproché à Barack Obama, dont elle a été la diplomate en chef pendant quatre ans, d'avoir laissé en Syrie un vide «rempli par les djihadistes», faute d'avoir aidé militairement l'opposition anti-Assad.

«Le fait de ne pas aider à bâtir une armée crédible avec ceux qui ont été à l'origine des manifestations contre (le président Bachar el) Assad - il y avait là des islamistes, des laïques et tout ce qui se trouvait entre les deux -, a créé un vide que les djihadistes ont aujourd'hui rempli», a déclaré Mme Clinton à l'hebdomadaire The Atlantic.

Cet entretien a été réalisé avant que le président américain n'annonce des frappes contre l'État islamique en Irak, mais publié seulement dimanche.

Elle a aussi reproché au président l'absence d'une véritable doctrine de politique internationale, en se référant à un slogan d'Obama: «Ne pas faire des choses idiotes».

«Les grandes nations ont besoin de principes directeurs, et ''ne pas faire des choses idiotes'' n'est pas un principe directeur», a-t-elle fait remarquer.

Selon plusieurs chroniqueurs politiques, il s'agit là de la critique publique la plus sévère de Mme Clinton à l'encontre de Barack Obama depuis qu'elle a quitté son poste en 2011 et alors qu'on lui prête généralement l'intention de se présenter à la primaire démocrate pour l'élection présidentielle de 2016.

«L'une des raisons pour lesquelles je m'inquiète de ce qui se passe au Moyen-Orient en ce moment, c'est cette capacité qu'ont les groupes de djihadiste d'essaimer, et cela pourrait affecter l'Europe et affecter les États-Unis» a déclaré Mme Clminton, dont les propos et les arguments semblent rejoindre ceux de certains influents élus républicains comme John McCain ou Lindsey Graham.

«Les groupes de djihadistes tiennent un territoire, mais ils ne resteront jamais là. Leur but c'est de s'étendre. Leur raison d'être c'est leur opposition à l'Occident, aux croisés, à... Je vous laisse remplir les trous, nous rentrons tous dans une de leurs catégories», a-t-elle affirmé.

Elle a dit beaucoup réfléchir à l'endiguement (une doctrine américaine de la guerre froide pour contenir l'expansion de l'Union soviétique ndlr), à la dissuasion et à la défaite.

Au regard de la menace des extrémistes islamistes, Mme Clinton a laissé entendre que l'Amérique réussissait quand elle avait un plan général avec un but clair en citant l'exemple de la chute de l'Union soviétique et la défaite du communisme.