L'armée syrienne menait toujours dimanche de violents combats dans un champ gazier du centre du pays pour tenter d'en chasser les jihadistes de l'État islamique (EI) qui y ont tué près plus de 270 personnes, selon une ONG.

Une source de sécurité à Damas a également affirmé à l'AFP que les «combats se poursuivaient dans le champ gazier de Chaer» dans la province de Homs (centre) et que «l'opération n'était pas terminée». Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), «de violents combats se déroulaient dans et aux abords du champ».

Plus de 270 personnes ont été tuées, en majorité exécutées par l'EI après avoir été faites prisonnières lors de la prise du champ gazier, l'une des pires atrocités commises par ce groupe ultra-radical opérant également en Irak, selon l'OSDH.

Parmi les victimes se trouvent au moins 60 membres des forces du régime, selon le quotidien proche du pouvoir Al-Watan, citant une source militaire.

Sur un compte Twitter, l'EI a affirmé avoir tué «plus de 300 noussaïris» (le terme utilisé par les jihadistes pour décrire les alaouites, la confession du président syrien Bachar al-Assad NDLR), capturé 15 tanks, 40 missiles Grad et d'autres armes.

Le groupe a également publié plus de 80 photos montrant selon lui les cadavres de soldats, certains avec des traces de balles à la tête, d'autres au coeur. Nombre d'entre eux sont allongés face contre terre, d'autres décapités et leur tête placée entre leurs jambes. Ces photos n'ont pu être authentifiées dans l'immédiat.

L'EI se vante en outre d'avoir pris le contrôle du champ en quatorze heures, et d'avoir bloqué la contre-attaque des renforts dépêchés par l'armée.

Selon l'OSDH, «il s'agit de l'opération la plus meurtrière commise par l'État islamique» depuis l'apparition l'année dernière en Syrie de ce groupe aux ambitions hégémoniques, a commenté l'OSDH.

Au moins 40 combattants de l'EI et 11 soldats ont péri dans la contre-attaque du régime, selon un bilan provisoire de l'OSDH qui se fonde sur un vaste réseau de sources en Syrie.

L'État islamique, qui contrôle de larges territoires en Syrie et en Irak et a annoncé fin juin l'établissement d'un «califat» islamique, est régulièrement accusé des pires atrocités.

Le groupe s'est déjà rendu maître de plusieurs champs pétroliers dans la province de Deir Ezzor (est), où il a exécuté 24 hommes capturés durant le mois passé, a indiqué l'OSDH dimanche.

L'ONG a également rapporté la mort de 17 rebelles dans des affrontements avec l'EI près de la localité d'Akhtarine tenue par les rebelles dans la province d'Alep (nord).

Et dans la province de Deraa, 9 rebelles sont morts dans des combats avec des forces loyales au régime.

L'EI aspire à conquérir plus de zones stratégiques, notamment là où se trouvent les gisements gaziers et pétroliers, selon l'OSDH. La prise de Chaer jeudi, qui s'inscrit dans cette stratégie, est l'une des plus importantes réussites de l'EI face au régime, de même source.

Le conflit en Syrie, où de violents combats opposent quotidiennement rebelles et régime, a changé de visage avec la montée en puissance de l'EI.