L'armée syrienne s'apprêtait mercredi à briser le siège de la prison centrale d'Alep et ainsi couper la principale route d'approvisionnement des rebelles avec la Turquie, ont affirmé mercredi une ONG et des médias officiels syriens.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état de la mort de 50 rebelles dans les combats qui se poursuivent dans le secteur de la prison depuis mardi. Elle fait état également de morts parmi les soldats de l'armée régulière et les combattants pro-régime, sans préciser leur nombre.

Signe de l'avancée des troupes loyalistes, les rebelles ont détruit l'hôpital Kindi, situé sur une hauteur à proximité de la prison et qui domine le nord de la ville, pour empêcher l'armée de s'en emparer, ce qui lui permettrait de surveiller leurs mouvements, ont précisé l'OSDH et un militant.

«L'armée, les miliciens des Forces de la défense nationale, les combattants arabes et du Hezbollah libanais affrontent durement les jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) et des rebelles islamistes, dans la zone industrielle de Cheikh Najar, à 500 mètres de la prison centrale d'Alep», a indiqué l'Observatoire.

Les troupes loyalistes ont ouvert la route qui mène vers la prison, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant que la levée du siège «constituera une victoire stratégique pour le régime, car cela coupera la route d'approvisionnement entre Alep et sa campagne ainsi qu'avec la Turquie», un des principaux alliés de la rébellion.

«Si l'armée reprend la prison, elle peut s'emparer de la route "castello" qui relie les zones libérées d'Alep à la campagne du nord», a affirmé à l'AFP un militant anti-régime, Mohamad Wissam.

«Les rebelles ont explosé l'hôpital Kindi aujourd'hui car c'est un grand bâtiment que l'armée pourrait utiliser pour espionner les routes d'approvisionnement des rebelles. Tout le monde a peur qu'Alep soit assiégé», a-t-il ajouté.

«L'armée a pris la localité de Hilane, et progresse vers les autres secteurs entourant la prison d'Alep», a indiqué de son côté l'agence officielle Sana, affirmant qu'elle infligeait de grandes pertes aux «groupes terroristes», le terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles qui cherchent à le renverser.

Les insurgés, dont le Front al-Nosra, qui encerclent depuis plusieurs mois la prison située au nord d'Alep, affirment vouloir libérer les détenus politiques qui y vivent dans de très mauvaises conditions.

Début février, un groupe de rebelles avait lancé une importante offensive contre la prison et pris le contrôle d'une partie de cet immense complexe, avant d'en être chassé partiellement par des raids aériens.

Parallèlement, dans la ville de Hassaké, (nord est), quatre combattants kurdes et sept membres des forces de la défense nationale (milices pro-régime) ont été tués dans des combats dans la nuit, selon l'OSDH.

De même, dans la province de Deir Ezzor (est), quatre combattants islamistes ont été tués dans la nuit lors de combats avec le groupe ultra radical de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui selon l'OSDH a perdu cinq hommes dans une attaque sur un point de contrôle du groupe près de la ville de Deir Ezzor.

Selon des rebelles et l'OSDH, les jihadistes de l'EIIL ont relancé leur tentative d'installer un État islamique dans une région située entre la Syrie et l'Irak.

A Damas, neuf personnes ont été blessées par des obus tirés sur certains quartiers de la capitale, notamment à Mazraa où se trouve l'ambassade de Russie.