Des centaines de Syriens, certains prenant des photos avec leur téléphone portable, se sont aventurés dans les rues jonchées de débris des vieux quartiers de Homs, vendredi, où ils ont eu un premier aperçu des dommages horrifiants causés par plus de deux ans de guerre dans les secteurs de la ville tenus par les rebelles.

Les scènes qu'ils ont pu voir étaient apocalyptiques: des quartiers entiers détruits, des rues jonchées de briques et de tiges de métal, des façades éventrées, des poteaux de téléphone renversés, quelques carcasses de voitures incendiées, de la poussière partout.

Pendant plus d'un an, les forces du président Bachar al-Assad ont bloqué l'accès à ces quartiers et ont pilonné les rebelles sans relâche. En vertu d'un accord conclu cette semaine, le gouvernement assume le contrôle des quartiers de la vieille ville de Homs, tandis que les quelque 2000 rebelles de la ville ont obtenu un sauf-conduit pour se diriger vers des zones tenues par l'opposition au nord de Homs.

Le dernier élément de l'accord est entré en vigueur vendredi, alors que les quelque 300 rebelles toujours présents à Homs ont quitté les lieux après qu'un convoi d'aide humanitaire a été autorisé à entrer dans deux villages progouvernementaux du nord du pays assiégés par l'opposition. Le convoi d'aide faisait partie de l'accord.

Le retrait des rebelles de Homs représente une importante victoire pour le gouvernement dans ce conflit qui a fait plus de 150 000 morts depuis mars 2011. Homs était autrefois considéré comme la «capitale de la révolution» contre le régime al-Assad.

Un reporter de l'Associated Press qui a participé à une visite guidée par l'armée a déclaré que des soldats et des miliciens progouvernementaux s'étaient déployés dans les vieux quartiers de Homs pour y assurer la sécurité. À Hamadiyeh, un quartier majoritairement chrétien avant le début de la guerre, des résidants sont venus en grand nombre pour voir les dommages subis par leur propriété.

Imad Nanaa, 52 ans, est allé examiner sa maison pour la première fois en près de trois ans. Miraculeusement, il l'a trouvée presque intacte, comparativement aux autres maisons du quartier aux vitres fracassés et aux murs effondrés.

Parlant nerveusement, pressé de quitter les lieux le plus rapidement possible, l'homme a déclaré qu'il avait hâte de revenir s'installer chez lui avec sa famille dès que l'armée l'autoriserait.

«L'accord nous a permis d'éviter plus de sang et de destruction», a-t-il dit.

Un peu plus tard, des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants ont arpenté certaines parties des vieux quartiers, faisant le signe de la victoire et prenant des photos. Les visiteurs devaient d'abord remettre leur carte d'identité aux soldats avant d'entrer dans les ex-quartiers rebelles, et la récupérer en quittant les lieux.

Un homme marchait avec une guitare sous le bras, tandis qu'une femme a émergé de sa maison avec plusieurs albums de photos.

«Il ne me reste rien pour me souvenir du passé, alors j'ai pris ces photos», a déclaré Fadia al-Ahmar. «Ma maison a été détruite.»