Le secrétaire d'État américain John Kerry a reçu jeudi avec tous les honneurs le chef de l'opposition syrienne Ahmad Jarba, mais sans accéder à sa demande de livraisons d'armes de guerre pour combattre les forces de Damas.

M. Jarba, en visite d'une semaine à Washington avec une rencontre prévue avec le président Barack Obama, avait réclamé mercredi avec force des armes anti-aériennes pour espérer l'emporter sur l'armée du président Bachar al-Assad et mettre fin à plus de trois ans de «cauchemar».

Des diplomates américains ont confirmé que l'opposant syrien avait fait cette requête auprès du ministre Kerry, mais sans s'étendre sur la teneur de la réponse de Washington.

La porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki a préféré insisté une nouvelle fois sur l'aide non létale fournie par les États-Unis, qui viennent d'y ajouter 27 millions de dollars, ainsi que sur de nouvelles sanctions contre des responsables syriens. «Je n'ai rien à annoncer en termes de changement de notre position», a botté en touche Mme Psaki.

Washington apporte officiellement une aide militaire non létale à la rébellion modérée syrienne, comme des équipements de communication. L'administration Obama, très réticente à tout engagement militaire direct, redoute que des armes de guerre ne tombent finalement entre les mains d'organisations rebelles jihadistes qui combattent l'armée syrienne.

Les États-Unis privilégient également un «processus politique» sur une «solution militaire» en Syrie, malgré l'échec de la conférence de Genève-2 en février entre Damas et l'opposition.

«Nous continuons de bâtir les capacités de l'opposition modérée, y compris en fournissant une assistance à des membres choisis de l'opposition armée modérée», a répété Mme Psaki.

S'exprimant en arabe et traduit en anglais, M. Jarba a remercié M. Kerry pour son accueil et le soutien américain dans «la lutte du peuple syrien pour la liberté et la démocratie, contre l'injustice, l'oppression et la dictature de Bachar al-Assad».

M. Jarba, chef de la coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syrienne, accompagné par le nouveau chef d'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL) et le général de brigade Abdelilah al-Bachir, «comprend mieux que personne les enjeux et le combat contre l'extrémisme», a loué John Kerry. En le recevant devant la presse, le secrétaire d'État s'est contenté d'exprimer «l'engagement» des États-Unis «à faire notre part du soutien à l'opposition modérée».