Homs connaîtra «une saison touristique prospère» : c'est ce qu'ont annoncé de manière surprenante les autorités syriennes pour cet été, alors que la province est ravagée par la guerre.

S'exprimant lors d'une visite au Krak des Chevaliers et à Wadi al-Nasara, la célèbre Vallée des chrétiens, le ministre du Tourisme, Bachir Yazigi a affirmé très sérieusement que «diverses activités seront prévues sur ces deux sites touristiques au cours de la saison d'été».

Il a promis également de «nombreuses facilités pour les projets touristiques et d'investissement dans la région».

Homs, dans le centre du pays, est ravagée par le conflit entre armée et rebelles depuis trois ans, et beaucoup de ses quartiers et des localités de sa province sont en ruines.

Après plus d'un an de combats, l'armée a repris en mars le Krak des Chevaliers, citadelle croisée qui était un des sites touristiques les plus prisés de Syrie. La Vallée des chrétiens, réputée pour ses églises et ses monastères, était également une destination importante du tourisme religieux.

«Grâce aux sacrifices de l'armée syrienne, la vie reviendra à la province et le tourisme sera ressuscité», a renchéri le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi.

Les médias officiels ont dès le début de la crise tenté de donner un sentiment de normalité malgré la guerre, s'attirant les foudres des détracteurs du régime, qui dénoncent un outil de désinformation.

Autre «bonne nouvelle» annoncée par la même agence Sana cette semaine : «le nombre de morts causés par les accidents de la route a baissé de 50 %.»

Citant la direction de la circulation routière, l'agence précise que le chiffre est passé de 8631 à 6093, alors que le conflit a déjà fauché en trois ans la vie de plus de 150 000 personnes.

L'agence indique que cette amélioration a été possible grâce «aux efforts dans le domaine de la sécurité ces récentes années, en augmentant les patrouilles et les caméras de surveillance».

Réputé autrefois pour être un «havre de sécurité», la Syrie est devenue un des pays les dangereux au monde, ses routes devenant des coupe-gorges en raison des combats et des enlèvements, poussant les citoyens qui le peuvent à privilégier l'avion.