Le Conseil de sécurité de l'ONU votera samedi matin sur un projet de résolution occidental réclamant un meilleur accès humanitaire en Syrie, ont indiqué jeudi des diplomates.

La Russie, fidèle allié de Damas, ne s'est pas ralliée à ce texte, âprement négocié entre les Occidentaux et Moscou, mais n'a pas donné d'indication fiable sur ses intentions. Après avoir reçu le projet mercredi soir, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine avait demandé un délai pour consulter son gouvernement.

En visite à Bagdad jeudi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a vivement critiqué la politique américaine en Syrie, estimant qu'elle encourageait le financement et l'armement des «organisations terroristes», en allusion aux rebelles. Mais il a aussi insisté sur «le respect du droit international humanitaire».

Depuis le début de la crise syrienne en mars 2011, la Russie a bloqué à trois reprises des résolutions occidentales visant à faire pression sur le régime syrien. La Chine s'est à chaque fois associée à ce veto russe.

Le projet de résolution est présenté par l'Australie, le Luxembourg et la Jordanie et soutenu notamment par Londres, Washington et Paris.

Il appelle «toutes les parties à lever immédiatement les sièges des zones peuplées» et cite une série de localités assiégées dont Homs (centre), le camp palestinien de Yarmouk près de Damas et la Ghouta (périphérie rurale de Damas).

Il demande «l'arrêt immédiat de toutes les attaques contre les civils (...), y compris les bombardements aériens, notamment l'utilisation de barils explosifs», une référence claire à la tactique utilisée par l'armée syrienne à Alep (nord).

Il demande «à toutes les parties, en particulier les autorités syriennes, d'autoriser sans délai un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave pour les agences des Nations unies et leurs partenaires, y compris à travers les lignes de front et à travers les frontières».