Au moins sept civils dont trois enfants sont morts entre lundi et mardi en raison de pénuries dans le camp de Yarmouk et dans une région près de la capitale, soumis à un siège impitoyable de l'armée, selon des sources médicales.

«Deux hommes, dont un âgé, et une fillette, sont morts lundi après la dégradation de leur état de santé en raison du manque de nourriture et de médicaments à Yarmouk», selon ces sources citées par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans ce camp de réfugiés palestiniens où vivent également des citoyens syriens, plus d'une centaine de personnes sont mortes de pénuries depuis octobre en raison du siège instauré par l'armée depuis sept mois, selon l'OSDH.

Malgré l'annonce dimanche du retrait des rebelles de ce camp, et à la suite d'un accord avec les factions palestiniennes du camp, la distribution d'aides par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), entamée en janvier, est toujours suspendue depuis 11 jours.

Les factions palestiniennes avaient appelé à plusieurs reprises les belligérants à ne pas transformer le camp en «otage» de leurs combats, la plupart des 18 000 habitants restants ayant à peine de quoi survivre.

Et dans la province de Damas, une fillette, une femme et un homme ont péri de pénuries lundi. Pareil pour un garçon mardi dans la région de la Ghouta orientale, rapporte encore l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires.

Cette région, considérée comme le bastion des rebelles près de Damas, est soumise à un siège asphyxiant depuis septembre dernier, après une attaque chimique qui avait fait des centaines de morts.

Les États-Unis, qui avaient accusé à l'époque le régime d'être derrière l'attaque, avaient menacé Damas de frappes avant de les annuler in extremis et de conclure un accord avec la Russie prévoyant la destruction des armes chimiques syriennes.

«Le régime fait entrer parfois des aides dans cette région, mais il ne fait que jeter de la poudre aux yeux», a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

«Il y a des corps moins résistants que d'autres et les gens succombent à la faim et au manque de soin, c'est un véritable crime de guerre», ajoute-t-il.

La tactique du siège est également utilisée par l'armée dans les quartiers rebelles de Homs, d'où près de 1400 civils piégés depuis bientôt deux ans, en majorité des femmes, des enfants et des hommes âgés, ont été évacués la semaine dernière en vertu d'un accord entre le régime et les rebelles négocié par l'ONU.

Les opérations humanitaires «pourraient reprendre la semaine prochaine», a assuré à l'AFP le gouverneur de la province Talal Barazi, ajoutant que la trêve en place durant ces opérations «devrait être étendue».

Selon lui, les opérations avaient été stoppées, car des «hommes armés à l'intérieur (de la ville) empêchaient les personnes de sortir».

Il n'y avait pas de confirmation dans l'immédiat de ces accusations.