La Russie bloquait mercredi un projet de déclaration du Conseil de sécurité condamnant les bombardements de l'armée syrienne contre Alep (nord de la Syrie), ont indiqué des diplomates.

Cette déclaration d'inspiration britannique, non contraignante, doit recueillir l'approbation des 15 pays membres pour être adoptée. Mais Moscou a une nouvelle fois refusé que son allié syrien soit seul mis en cause. Des consultations étaient en cours mercredi soir pour déterminer si un compromis était possible.

Moscou avait déjà bloqué le 19 décembre un projet de déclaration similaire présenté par les États-Unis, ce qui avait contraint Washington à retirer son texte.

Le projet de déclaration britannique exprime l'«indignation (du Conseil) devant les raids quotidiens menés par le gouvernement syrien contre la ville d'Alep qui ont fait 700 morts et plus de 3000 blessés depuis le 15 décembre».

Il condamne en particulier «l'utilisation sans discrimination d'armes lourdes comme des missiles Scud et des barils d'explosifs (...) dans des zones densément peuplées d'Alep». Selon le texte, le régime syrien fait ainsi preuve d'un «mépris cynique et systématique pour (ses) obligations au regard des lois humanitaires internationales».

La déclaration appelle aussi pouvoir et opposition, «en particulier le gouvernement syrien», à faciliter la distribution d'aide humanitaire en Syrie et «accueille avec satisfaction» la convocation le 22 janvier à Montreux (Suisse) d'une conférence de paix.

Cette conférence vise à amorcer une transition politique en Syrie. Une trentaine de pays et d'organisations internationales sont invités à prendre part à l'ouverture de la réunion, qui doit être suivie à partir du 24 janvier de négociations entre le régime et l'opposition.

Le Conseil de sécurité est toujours profondément divisé sur le conflit syrien. La Russie et la Chine ont par trois fois opposé leur veto à des résolutions occidentales qui accentuaient la pression sur le président syrien Bachar al-Assad.