Les hôpitaux d'Alep, dans le nord de la Syrie, sont débordés par l'afflux de blessés, a affirmé Médecins sans frontières mardi, tandis que les avions de combat du gouvernement pilonnaient les zones de la ville contrôlées par l'opposition dans le cadre d'un assaut aérien de trois jours qui a déjà fait plus de 100 morts.

L'offensive aérienne, qu'une organisation de l'opposition a qualifiée de «sans précédent», laisse croire que le gouvernement du président Bachar el-Assad tente d'écraser l'opposition à Alep, la plus grande ville du pays, à l'approche d'une conférence de paix internationale prévue à la fin du mois de janvier en Suisse.

Alep est un front majeur de la guerre civile syrienne depuis que les rebelles y ont lancé une offensive à la mi-2012, et depuis, la ville est divisée entre les secteurs contrôlés par l'opposition et ceux dominés par le gouvernement.

Le principal groupe d'opposition soutenu par les pays occidentaux, le Conseil national syrien, a accusé mardi la communauté internationale d'avoir «échoué à adopter une position sérieuse qui garantirait la fin du bain de sang» avant les pourparlers en Suisse.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme, une organisation de l'opposition établie à Londres, a affirmé que les raids aériens de mardi avaient fait 15 morts, dont deux enfants, dans le secteur rebelle de Shaar.

La ville d'Alep est pilonnée depuis trois jours par les avions du gouvernement. Dimanche, au moins 76 personnes, dont 28 enfants, ont été tuées dans les raids, selon l'Observatoire. D'autres groupes de l'opposition ont rapporté des bilan plus élevés. Lundi, une nouvelle ronde de frappes aériennes a fait au moins 12 morts, d'après l'Observatoire.

Dans un communiqué publié mardi, Médecins sans frontières affirme que les hôpitaux d'Alep sont débordés par l'afflux de blessés et qu'ils font face à une pénurie de «médicaments essentiels et de matériel médical pour les procédures permettant de sauver des vies».

L'organisation souligne que les attaques récentes «exercent un effet cumulatif sur les ressources médicales déjà épuisées».

Le conflit en Syrie, qui dure depuis près de trois ans, semble avoir connu une escalade au cours des dernières semaines, alors que les deux camps tentent de consolider leurs positions avant la conférence de paix de janvier, malgré les appels au cessez-le-feu.

Près de 9 millions de Syriens ont été déplacés par le conflit. Plus de 2,3 millions d'entre eux se sont réfugiés dans les pays voisins, tandis que des millions d'autres ont cherché refuge dans des régions plus sûres de la Syrie.