Les États-Unis discutent avec des groupes islamiques d'opposants syriens, en quête d'une solution politique pour ce pays ravagé par la guerre depuis plus de deux ans et demi, selon une responsable américaine mercredi.

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Mais sont exclus de ces contacts les groupes comme le Front Al-Nosra (affilié à Al-Qaïda), placés par Washington sur la «liste noire des organisations terroristes», a déclaré la porte-parole adjointe du département d'État, Marie Harf.

«Nous avons engagé le dialogue avec un large échantillon de Syriens ainsi que des responsables politiques et militaires de l'opposition, y compris une grande variété de groupes islamiques. Mais nous ne parlons pas aux terroristes, aux groupes (...) désignés comme organisations terroristes», a-t-elle précisé lors de son point presse quotidien.

La «réalité sur le terrain» est qu'il y a une «grande variété de groupes qui font partie de l'opposition», a-t-elle ajouté, alors que le Wall Street Journal rapportait qu'un diplomate américain était parti en Syrie rencontrer des groupes islamiques.

Le Front Islamique constitue désormais la plus importante alliance de l'opposition armée luttant contre le régime du président Bachar al-Assad, forte de dizaines de milliers de combattants.

Cette alliance de rebelles a déclaré la semaine dernière vouloir instaurer un «État islamique» tout en soulignant qu'elle protégerait les minorités et ne voulait pas d'un «système oppressif, autoritaire».

Les groupes plus laïques, comme l'Armée syrienne libre (ASL) commandée par le général Sélim Idriss, perdent du terrain, alors qu'ils combattent à la fois les forces d'Assad et les milices proches d'Al-Qaïda.

L'objectif des États-Unis est de convaincre des groupes islamiques de soutenir la conférence pour la paix en Syrie, qui doit se tenir le 22 janvier à Genève.

«Etant donné qu'il n'y a pas de solution militaire possible, nous avons besoin que ces groupes adhèrent à l'idée selon laquelle il devrait y avoir une solution (politique)», a expliqué Mme Harf.

Refusant de nommer les groupes avec lesquels Washington discute, Mme Harf a toutefois rappelé que l'aide américaine allait seulement, pour le moment, au Conseil militaire syrien, dirigé par Sélim Idriss.

L'opposition syrienne n'a pas encore déterminé qui ferait partie de sa délégation à Genève.