La Syrie est certaine que l'ONU n'adoptera pas de résolution sur le démantèlement de ses armes chimiques sous le chapitre VII, prévoyant un recours à la force, a déclaré mercredi à l'AFP le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad.

«Je pense qu'il s'agit d'un gros mensonge des puissances occidentales et nous croyons que (le chapitre VII) ne sera jamais utilisé, car il n'y a pas de justification à son usage», a-t-il dit.

C'est la première réaction d'un haut responsable syrien au débat sur le recours au chapitre VII de la Charte des Nations unies qui prévoit des «mesures coercitives», allant de sanctions économiques à l'usage de la force.

Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne poussent pour une résolution «contraignante» contre le régime syrien qu'ils accusent d'une attaque aux armes chimiques lancée le 21 août près de Damas, qui avait fait des centaines de morts, dont des enfants.

En revanche, la Russie, un allié du régime syrien, rejette toute résolution sous chapitre VII.

Des diplomates des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (États-Unis, France, Russie, Chine, Royaume-Uni) ont examiné mardi, sans faire de progrès majeur, un projet de résolution visant à assurer le démantèlement effectif de l'arsenal chimique syrien.

Les cinq pays ont décidé après une heure environ de consultations de se retrouver mercredi, selon des diplomates.

Les inspecteurs de l'ONU ont rendu lundi leur rapport sur l'attaque du 21 qui confirme l'utilisation de gaz sarin, mais ne désignant pas les auteurs de cette attaque.

M. Moqdad a affirmé que ce rapport ne contenait «rien de nouveau» et que les autorités n'ont cessé de dire que ce sont les rebelles qui utilisent du gaz sarin.

«Si le rapport est destiné à dire que le gaz sarin a été utilisé ou non, il ne comporte rien de nouveau pour nous qui disions dès le début que le sarin a été utilisé», a-t-il déclaré.

«Nous avons fourni à ce propos des rapports concrets et authentifiés par des médecins et nos experts en armes chimiques», a-t-il ajouté.

«Je veux dire encore une fois que la Syrie n'a pas et ne va pas utiliser d'armes chimiques contre son peuple», a poursuivi M. Moqdad.

Il a expliqué que son pays avait décidé de se débarrasser de ses armes chimiques pour couper court aux allégations occidentales selon lesquelles elles seraient utilisées contre les civils.

«Nous disons (aux Occidentaux), prenez ces armes et faites en tout ce que vous souhaitez, car on n'en veut plus», a-t-il dit.

«C'est une action sincère du gouvernement syrien pour mettre fin aux accusations», a encore dit M. Moqdad.

Il a eu des mots durs pour les pays qui ont soutenu le soulèvement en Syrie, notamment pour la France qu'il a accusée d'avoir «trahi non seulement la Syrie, mais son propre peuple et ses propres principes».

«Les dirigeants français soutiennent le Front al-Nosra et ils sont en train de soutenir Al-Qaïda et tous les terroristes qui viennent détruire la Syrie», a-t-il affirmé.

Parmi les rebelles combattant le régime figurent deux groupes djihadistes, le Front al-Nosra et l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL), liés à Al-Qaïda.

Le régime syrien qualifie de «terroristes» tous les rebelles qui se sont soulevés contre lui.