Des rebelles affiliés à al-Qaïda ont de nouveau affronté des combattants de l'opposition syrienne dans une ville située le long de la frontière irakienne, samedi, faisant au moins cinq morts dans le plus récent épisode de combats entre les forces opposées au régime du président Bachar el-Assad.

Les heurts entre groupes rebelles, qui opposent particulièrement les factions extrémistes liées à al-Qaïda à des unités plus modérées, sont devenus de plus en plus fréquents au cours des derniers mois, nuisant au principal but de l'opposition, qui est de renverser el-Assad.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme a indiqué samedi que des combats avaient eu lieu dans la ville d'al-Boukamal, entre l'État islamique en Irak et du Levant et les groupes rebelles plus modérés.

Le directeur de l'observatoire Rami Abdul-Rahman a fait savoir que les rebelles plus modérés avaient utilisé les haut-parleurs d'une mosquée, vendredi, pour demander que le groupe plus extrémiste quitte la ville. Lorsqu'il est devenu clair, samedi, que les intégristes n'avaient pas l'intention de lever le camp, les modérés sont passés à l'attaque, a dit M. Abdul-Rahman. Trois modérés et deux intégristes ont été tués dans les heurts, a-t-il précisé.

Il n'était pas immédiatement possible de savoir ce qui avait motivé la demande du départ des intégristes.

Après des mois de tensions, les combats entre les factions rebelles ont éclaté au grand jour en juillet.

Pendant un temps, les heurts ont contribué à l'impression que la rébellion perdait son entrain, et menaçait de fracturer le mouvement de l'opposition qui a été grevé par des divisions dès le départ des hostilités.

Les modérés avaient déjà vanté l'expertise et les ressources que les brigades extrémistes amenaient sur le champ de bataille, et les factions rebelles de toutes les allégeances forment des alliances occasionnelles pour des opérations spécifiques. Plusieurs modérés s'interrogent par ailleurs à savoir si de tels atouts militaires valent la peine, sans même mentionner les difficultés supplémentaires pour convaincre l'Occident de les armer.

Dans le sud du pays, l'observatoire a annoncé que les forces gouvernementales avaient bombardé le village de Ghadir al-Bustan, tuant au moins cinq personnes, y compris une femme et un enfant. La ville est située en bordure du Plateau du Golan occupé par Israël.

Des escarmouches ont eu lieu dans la région au cours des derniers jours, et des obus sont tombés du côté israélien de la frontière.

Au Liban trois roquettes tirées de la Syrie sont tombées près de la ville de Labweh (est), blessant deux personnes et provoquant un incendie dans des champs, ont rapporté les médias d'État.

D'autres roquettes sont tombées sur des zones où le groupe militant Hezbollah profite d'un fort appui depuis qu'il a rejoint la bataille de Syrie du côté des forces gouvernementales.