La Coalition de l'opposition syrienne a désigné samedi l'islamiste modéré Ahmad Tomeh (bien Tomeh) au poste de premier ministre intérimaire, avec la charge de former un gouvernement pour administrer les régions de Syrie aux mains des rebelles hostiles au président Bachar al-Assad.

M. Tomeh remplace dans ces fonctions Ghassan Hitto, qui avait démissionné en juillet dernier sans avoir pu former de gouvernement d'opposition.

Les membres de la Coalition ont approuvé la nomination de ce dentiste âgé de 48 ans, un adversaire de longue date du régime de Damas, par 75 voix pour, 10 voix contre et 12 bulletins blancs.

Dans un discours pronononcé devant les membres de la Coalition, M. Tomeh a promis pour «bientôt» la formation de son équipe et promis «une nouvelle indépendance» pour la Syrie.

Le gouvernement «travaillera sur le terrain, avec le soutien du commandement militaire suprême (les rebelles de l'Armée syrienne libre, ndlr)», a-t-il promis.

«Il soutiendra et organisera l'aide humanitaire afin d'assurer qu'elle est distribuée à tous ceux qui en ont le plus besoin», a poursuivi le premier ministre.

«Une nouvelle république sera fondée en Syrie, pour tous les Syriens», a également promis M. Tomeh, «ce sera une république humaine, où il n'y aura pas de place pour les tueurs et les criminelles».

«Votre gouvernement travaillera pour appliquer les valeurs de la +grande révolution+, pour assurer l'égalité entre ses citoyens et le début de la mise en place d'une justice de transition», a-t-il ajouté.

«Dans notre nouvelle république, il n'y aura pas de place pour le moindre déni des droits de l'Homme», a insisté M. Tomeh.

Élu en mars dernier, son successeur Ghassan Hitto avait démissionné le 8 juillet dernier de son poste, deux jours après la nomination de l'opposant de longue date Ahmad Assi Jarba à la présidence de la Coalition de l'opposition.

M. Jarba est considéré comme un proche de l'Arabie saoudite, qui s'était opposée à la candidature de Ghassan Hitto lors d'âpres débats précédant sa nomination en mars.

L'échec de M. Hitto avait sérieusement entamé la crédibilité de l'opposition syrienne aux yeux de ses soutiens occidentaux, qui sont toujours très réticents à livrer des armes aux rebelles.