Le président russe Vladimir Poutine estime dans le New York Times que ce sont les rebelles syriens, et non l'armée du régime de Bachar al-Assad, qui ont utilisé des armes chimiques le 21 août près de Damas, dans le but de provoquer une intervention des États-Unis.

«Il y a toutes les raisons de croire que (le gaz toxique) a été utilisé non pas par l'armée syrienne, mais par les forces d'opposition, pour provoquer une intervention de leurs puissants soutiens étrangers, qui se seraient mis du même côté que les fondamentalistes», affirme le président russe dans une tribune publiée par le quotidien américain et diffusée mercredi soir.

Le président russe met en garde contre l'usage de la force qui, en dehors de la légitime défense ou d'une décision du Conseil de sécurité de l'ONU, «est inacceptable (...) et constituerait un acte d'agression», après que Washington eut reporté un projet de frappes militaires contre Damas pour examiner une initiative russe de démantèlement de l'arsenal chimique syrien.

Des frappes en Syrie pourraient déclencher une «nouvelle vague de terrorisme, (saper) les efforts multilatéraux pour résoudre le problème nucléaire iranien et le conflit israélo-palestinien et déstabiliser davantage le Proche-Orient et l'Afrique du Nord», affirme en outre le dirigeant russe.

Vladimir Poutine appelle les États-Unis à «saisir l'occasion de la volonté» de la Syrie de démanteler son arsenal chimique syrien, tel que proposé par Moscou.

«Les États-Unis, la Russie, et tous les membres de la communauté internationale doivent saisir l'occasion de la volonté du gouvernement syrien de mettre son arsenal chimique sous contrôle international pour qu'il soit ensuite détruit», affirme M. Poutine, qui salue une relation de «confiance grandissante» entre lui et le président américain Barack Obama.

«J'accueille favorablement l'intérêt du président (américain) à poursuivre le dialogue avec la Russie sur la Syrie», ajoute-t-il.

Le secrétaire d'État américain John Kerry doit retrouver jeudi à Genève son homologue russe Sergueï Lavrov pour deux jours d'entretiens cruciaux sur ce plan russe de démantèlement des armes chimiques syriennes.

Le président Obama a annoncé mardi vouloir donner une chance à la diplomatie et repousser le projet de frappes punitives contre la Syrie.