L'armée syrienne est très probablement à l'origine de l'attaque aux armes chimiques, le mois dernier, responsable de centaines de morts, a déclaré mardi Human Rights Watch.

L'organisation de défense des droits de l'homme affirme dans un rapport de 22 pages publié aux États-Unis que des preuves crédibles «suggèrent fortement» que les forces armées du président Bachar al-Assad ont lancé cette attaque.

Human Rights Watch tire ces conclusions de l'analyse de récits de témoins des attaques du 21 août à Ghouta, d'informations sur la source probable des attaques, de débris des armes utilisées et des symptômes présentés par les victimes.

«Des débris de roquettes et les symptômes des victimes de l'attaque du 21 août à Ghouta constituent des éléments de preuves crédibles concernant les armes utilisées,» a déclaré le directeur des situations d'urgence de HRW, Peter Bouckaert.

«Ces éléments de preuves suggèrent fortement que ce sont les forces du gouvernement syrien qui ont lancé ces roquettes porteuses d'armes chimiques sur les banlieues de Damas ce matin-là».

Selon HRW, ce type de roquettes et de lanceurs utilisés pour cette attaque sont «uniquement détenus et utilisés» par l'armée syrienne.

Du gaz sarin a aussi probablement été utilisé, a ajouté HRW qui précise que deux types de roquettes semblent avoir été utilisés - une roquette de 330 mm équipée d'une tête capable de porter une grande quantité d'agents chimiques liquides, et une roquette plus petite de 140 mm capable de porter 2,2 kilos de sarin.

Les États-Unis affirment que plus de 1400 personnes, dont 400 enfants ont été les victimes du gaz au cours de l'attaque, à l'origine des menaces du président Barack Obama de frappes militaires contre le régime syrien.

D'autres sources font état d'un nombre inférieur de victimes, mais d'un bilan élevé.

Les pays occidentaux et la Ligue arabe ont condamné cette attaque et accusé le régime syrien qui a nié ces accusations.

HRW estime qu'il s'agit de la première attaque importante à l'arme chimique depuis l'attaque au gaz par le gouvernement irakien contre la population civile kurde à Halabja il y a 25 ans.

«L'utilisation de plus en plus claire d'armes chimiques dans le conflit en Syrie devrait relancer le débat international sur l'interdiction de ces armes et plus largement sur la protection de la population civile syrienne», a ajouté Peter Bouckhaert.