Le projet français de résolution à l'ONU est contraignant et prévoit le «contrôle et le démantèlement» des armes chimiques syriennes, a indiqué mardi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

«La France proposera aujourd'hui à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution sous chapitre 7» autorisant un recours à la force en cas de manquement aux obligations, a déclaré à la presse le ministre.

Il vise à «exiger de ce régime qu'il fasse sans délai toute la lumière sur son programme d'armes chimiques, qu'il le place sous contrôle international et qu'il soit démantelé», a-t-il poursuivi.

M. Fabius a souligné que la résolution aurait également pour but de «mettre en place un dispositif complet d'inspection et de contrôle de ses obligations sous l'égide de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC)».

«C'est à l'acceptation de ces conditions précises que nous jugerons la crédibilité des intentions qui ont été exprimées», a affirmé le chef de la diplomatie française.

Menace d'un recours à la force

La Grande-Bretagne soutiendra toute résolution «crédible» du Conseil de sécurité sur les armes chimiques en Syrie qui contiendrait la menace d'un usage de la force, a affirmé mardi au Cap le chef du Foreign Office, William Hague.

«Cela devrait certainement être une résolution relevant du chapitre sept pour avoir un sens et une crédibilité», a déclaré M. Hague, en référence au chapitre sept de la charte de l'ONU qui prévoit de recourir à la force si nécessaire pour faire respecter une résolution du Conseil de sécurité.

La Russie, alliée du régime de Damas, a proposé lundi de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international afin de le détruire, ce que le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a «accueilli favorablement».

De son côté, l'opposition syrienne a dénoncé une «manoeuvre politique» pour éviter des frappes occidentales, et a de nouveau exigé une «riposte» contre le régime de Bachar al-Assad.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé pour sa part que «la pression internationale avait marché». «S'il n'y avait pas eu cette détermination, la Russie n'aurait pas bougé», a-t-il dit.

«C'est une ouverture. Il faut qu'elle soit saisie et que le régime de Bachar al-Assad y réponde formellement, qu'il s'y engage fermement et que cela soit mis en oeuvre rapidement», a-t-il déclaré.

Il a également confirmé que la proposition russe devait faire l'objet d'«une résolution contraignante des Nations unies».

«On ne relâche absolument pas la pression. L'ensemble de notre dispositif est prêt», a encore affirmé le ministre.

Le régime de Bachar al-Assad est accusé par les pays occidentaux d'avoir perpétré le 21 août près de Damas un massacre à l'arme chimique de plusieurs centaines de personnes, que Washington et Paris entendaient sanctionner par des frappes militaires.