Un secrétaire d'État américain qui dit détenir des preuves sur des armes de destruction massive? La situation rappelle les affirmations de Colin Powell sur l'Irak il y a 10 ans, des allégations qui s'étaient révélées fausses. Ce spectre de l'Irak, l'actuel secrétaire d'État John Kerry en est bien conscient. «Nous avons évalué et réévalué les informations. Je vais vous dire que ça a été fait en gardant en tête l'expérience de l'Irak. Nous ne répéterons pas ce moment. En conséquence, nous avons pris des mesures sans précédent pour rendre publics des documents secrets et mettre les faits disponibles pour que les gens puissent juger eux-mêmes», a-t-il dit hier. Voici ce que Washington a dit savoir sur les armes chimiques en Syrie dans des documents dévoilés publiquement.

Attaques répétées

Le régime de Bachar al-Assad possède le plus important arsenal d'armes chimiques de tout le Moyen-Orient et l'a déjà utilisé à plusieurs reprises cette année contre sa propre population.

Opposition visée

Le régime était déterminé à se débarrasser de l'opposition dans les banlieues de Damas qui ont été bombardées le 21 août dernier.

Préparation et précaution

Selon des «sources humaines», des communications interceptées et des images satellitaires, une équipe syrienne spécialisée dans les armes chimiques a préparé des munitions dans les banlieues bombardées trois jours avant les attaques, notamment dans des zones connues où ont été mélangées des armes chimiques. Des officiers du régime ont aussi pris des précautions typiques des armes chimiques, notamment en se servant de masques à gaz.

Tirs du régime

Le jour de l'attaque, des images prises par satellite montrent que le régime a procédé à des tirs de roquette et d'artillerie sur plusieurs quartiers contrôlés par les rebelles. Selon Washington, les tirs ont été effectués «depuis des zones contrôlées par le régime vers des zones contrôlées par l'opposition ou contestées».

Propos interceptés

Après les attaques, les services de renseignement ont intercepté les propos d'un membre important du régime qui aurait parlé de l'utilisation des armes chimiques, aurait discuté de leur impact et se serait dit inquiet que les attaques soient découvertes par les inspecteurs de l'ONU.