Le cabinet de sécurité israélien a autorisé mercredi un rappel limité de réservistes alors que l'État hébreu se prépare aux répercussions d'une éventuelle intervention militaire étrangère en Syrie, a annoncé la radio militaire.

Les soldats rappelés, en nombre limité, sont rattachés à «quelques unités stationnées dans le nord du pays», a précisé une correspondante de la radio.

Selon des sources de sécurité, le cabinet de sécurité a autorisé l'armée à «procéder en cas de besoin à la mobilisation d'environ un millier de réservistes, pour servir essentiellement dans la défense anti-aérienne ou qui seront mis à la disposition de la défense de la population civile».

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s'est voulu rassurant à l'issue de la réunion du cabinet de sécurité.

«Suite aux consultations de sécurité qui ont été menées aujourd'hui, il n'y a pas de raison de changer les habitudes quotidiennes» des Israéliens, a déclaré M. Nétanyahou, cité dans un communiqué de ses services.

«Dans le même temps, nous sommes prêts à tous les scénarios. L'armée israélienne est prête à se défendre contre toute menace et à répliquer fermement à toute tentative de nuire aux citoyens israéliens», a-t-il cependant ajouté.

Mardi, M. Nétanyahou avait promis une riposte «violente» si Damas attaquait le territoire israélien en réaction à des frappes étrangères.

«La probabilité de tirs syriens contre le territoire israélien est faible», assurait mercredi sur le compte officiel Twitter de l'armée israélienne.

Convaincus que le régime syrien a utilisé des armes chimiques la semaine dernière près de Damas, plusieurs pays, États-Unis en tête, envisagent une action militaire en Syrie, où les rebelles tentent depuis plus de deux ans de renverser Bachar al-Assad.

Le gouvernement et l'armée israéliennes ont pris ces derniers jours des mesures de défense en cas de débordements, en particulier à la frontière nord, dans l'éventualité d'une telle intervention.

Selon la radio militaire israélienne, l'armée est en train de déployer des batteries de son bouclier antimissiles Dôme de Fer dans le nord du pays ainsi qu'une batterie de missiles Patriot.

Malgré les déclarations rassurantes de leurs dirigeants, les Israéliens continuaient mercredi de s'équiper en masques à gaz. Des correspondants de l'AFP ont constaté de longues queues dans plusieurs bureaux de poste, qui font office de centre de distribution.

Israël redoute aussi une réaction du Hezbollah, allié du régime syrien et ennemi juré de l'État hébreu, qui dispose d'un arsenal évalué à 60 000 roquettes et missiles au Liban voisin.

Au Parlement, la commission de la Défense et des Affaires étrangères a tenu mercredi après-midi une session d'urgence sur la situation en Syrie.