La Maison-Blanche était de nouveau jeudi sous pression de la presse et de parlementaires pour qu'elle réplique avec force après l'usage présumé d'armes chimiques par le régime syrien.

Les photos de corps d'enfants fournies par l'opposition syrienne, qui auraient été tués par des armes chimiques, étaient en une jeudi des trois grands journaux américains: The New York Times, The Washington Post et The Wall Street Journal.

Et le sénateur républicain John McCain, qui fut candidat à la présidentielle de 2008 contre M. Obama, a accusé l'administration démocrate de «passivité» face à la guerre civile en Syrie, donnant implicitement au président Bachar al-Assad un «feu vert» pour utiliser des armes chimiques contre son peuple.

«Il y a un an, le président a dit que le recours à des armes chimiques en Syrie marquerait le franchissement d'une ligne rouge», a écrit M. McCain dans un communiqué, en allusion à la limite tracée par M. Obama le 20 août 2012. «Mais comme ces menaces n'ont été suivies d'aucune véritable conséquence, elles ont sonné dans le vide», accuse encore le sénateur. «La tuerie continue, Assad reste au pouvoir et il continue apparemment d'utiliser des armes chimiques contre des civils».

Sur CNN, M. McCain a enfoncé le clou, estimant qu'au lieu de redouter «une ligne rouge qui changerait la donne», le président syrien a vu «un feu vert».

Il a de nouveau réclamé des «frappes militaires limitées» sur la Syrie, l'instauration d'une «zone d'exclusion aérienne» et la fourniture des «bons armements aux rebelles». Des parlementaires démocrates ont aussi demandé une réponse ferme du gouvernement Obama.

Le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche Josh Earnest a exprimé «l'horreur» de son administration devant les images de cadavres de jeunes enfants.

Mais il a répété ce qu'il avait réclamé mercredi, à savoir un «accès immédiat» d'une équipe des Nations unies déjà en Syrie pour enquêter sur cette dernière attaque chimique présumée.



Washington «ne peut pas déterminer» s'il y a eu usage d'armes chimiques

Les États-Unis ne sont pas en mesure «pour l'instant» de dire avec certitude s'il y a eu recours à des armes chimiques en Syrie mercredi, a déclaré jeudi le département d'Etat.

«À ce moment précis, nous sommes incapables de déterminer de manière définitive que des armes chimiques ont été utilisées», a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki, ajoutant que «le président (Barack Obama) avait ordonné aux services de renseignement de rassembler au plus vite des informations supplémentaires» sur ces allégations.

Officiellement, les États-Unis n'ont pas de «preuves corroborant» ces allégations, mais un responsable américain anonyme a déclaré au Wall Street Journal que son gouvernement disposait «d'indications solides» sur l'utilisation par le régime syrien d'armes chimiques.