Plus de 30 000 Syriens se sont réfugiés dans la région autonome du Kurdistan irakien depuis jeudi pour fuir les combats entre Kurdes et jihadistes en Syrie, a annoncé l'ONU lundi, en évoquant un afflux sans précédent en Irak.

«Quelque 5000 personnes sont arrivées aujourd'hui. Cela porte le nombre (de réfugiés) à 30 000 depuis jeudi», a affirmé à l'AFP Peter Kessler, un porte-parole du Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (UNHCR).

Pour répondre à cet afflux, le HCR a envoyé 70 camions transportant de l'aide, ainsi que 2100 tentes, deux entrepôts préfabriqués et des conteneurs d'eau, a détaillé M. Kessler.

«Je n'ai jamais vu quelque chose comme ce qui s'est passé jeudi, samedi et dimanche», a affirmé Emily Dakin, représentante de l'organisation non-gouvernementale américaine International Rescue Committee (IRC) en Irak.

Alors qu'elle explique avoir vu des réfugiés «aussi loin que les yeux pouvaient voir», Peter Kessler a assuré que cette vague de réfugiés était la plus importante depuis novembre 2012, lorsque 9000 Syriens avaient traversé la frontière vers la Turquie.

«Ils sont effrayés et nerveux», a-t-il ajouté, en soulignant que les réfugiés faisaient état de «combats et de tensions, mais aussi de l'effondrement de l'économie dans leurs régions d'origine».

Selon Emily Dakin, malgré les efforts déployés sur place, équiper les camps en produits sanitaires adéquats et en eau pourrait prendre jusqu'à un mois.

Les travailleurs humanitaires et les autorités du Kurdistan irakien ont lancé un appel à la communauté internationale réclamant plus de moyens pour faire face «au nombre (de réfugiés) qui augmente constamment», a expliqué Dindar Zebari, adjoint du département des Affaires étrangères de la province autonome du Kurdistan irakien.